France

L'attentat déjoué en avril à Marseille visait un meeting de Marine Le Pen et des bureaux de vote

Dans un article se fondant sur des documents de la DGSI, Libération a retracé le parcours des terroristes qui voulaient frapper à l'aube du premier tour de la présidentielle en avril. Ils visaient un meeting du FN et des bureaux de vote.

Le quotidien Libération s'est procuré des documents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur l'attentat qui a été déjoué en avril dernier, à quelques jours seulement du premier tour de l'élection présidentielle.

Le 18 avril, deux terroristes, Mahiedine Merabet, 29 ans et Clément Baur, 23 ans, ont été appréhendés par les policiers de la DGSI au pied de l'immeuble où se trouvait leur planque, dans le IIIe arrondissement de Marseille.

Aux termes d'une longue traque et alors qu'ils s’apprêtaient à prendre l'appartement des suspects d'assaut, les policiers ont eu la chance de croiser ces derniers en bas de leur domicile, alors qu'ils sortaient faire des courses. L'interpellation s'est déroulée sans violences ni coup de feu.

Après l'analyse de l'appartement qui servait de planque aux terroristes, les policiers ont découvert 3,5 kilos de TATP, un pistolet-mitrailleur Uzi, un pistolet automatique Mauser, des chargeurs garnis, deux armes de poing, un sac de boulons, un couteau de chasse, une cagoule, ainsi qu’une caméra GoPro probablement destinée à filmer leur passage à l'acte.

Un meeting de Marine Le Pen et des bureaux de vote marseillais dans le viseur

Les enquêteurs ont très vite déterminé que les deux terroristes, qui s'étaient rencontrés lors de leur séjour dans une prison lilloise entre janvier et mars 2015, visaient en premier lieu le meeting marseillais de la candidate du Front national Marine Le Pen qui devait se tenir le lendemain de leur interpellation, le 19 avril.

Mahiedine Merabet et Clément Baur envisageaient également d'attaquer des bureaux de vote de la cité phocéenne le jour du premier tour, le 22 avril et avaient effectué des recherches sur des bars de Marseille, ce qui aurait éventuellement pu mené à un scénario similaire à l'attaque des terrasses de café parisiens le 13 novembre 2015.

Les deux terroristes s'étaient filmés durant leurs préparatifs. Sur une carte mémoire saisie dans leur appartement à Marseille, les enquêteurs ont aussi retrouvé des tutoriels sur la fabrication d’explosifs.

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