Le reporter de l'agence de presse Ruptly n'a pas été autorisé à venir filmer la rencontre entre le Premier ministre britannique et le président de la République le 13 juin au palais de l'Elysée, sans qu'aucune justification n'ait été donnée.
Interrogé par RT France, le journaliste Ugo Passuello s'est dit étonné par la démarche de l'Elysée.
«Arrivé devant l'Elysée, il y avait une centaine de journalistes, beaucoup de presse étrangère dont des Britanniques évidemment. Au moment où je suis passé et où j'ai montré ma carte de presse, ils n'ont même pas regardé le listing, à la simple vue du nom du média, il a appelé un collègue pour demander une double vérification», a expliqué le journaliste à RT France.
«Donc j'ai patienté, puis deux gardes vêtus de costumes et avec des oreillettes sont venus me voir pour me demander de bien vouloir quitter les lieux. J'ai été un peu surpris car ça n'est jamais arrivé en trois ans», a-t-il poursuivi. «C'était la première fois que je couvrais un événement sous Macron, et c'est un peu inquiétant», a-t-il conclu.
Contacté par téléphone, le service de presse de l'Elysée a confirmé que Ruptly n'était «plus la bienvenue» au palais présidentiel, sans pour autant motiver cette décision.
L'équipe du président a assuré qu'un refus d'accréditation avait été signifié à l'agence de presse, mais aucune trace de celui-ci n'a pas être retrouvé dans les échanges de courriels avec l'agence, consultés par RT France.
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La président perpétue une querelle initiée par le candidat
«La dernière fois, nous avions demandé à Emmanuel Macron, comment il entendait gérer ses relations avec les journalistes [représentant les médias] étrangers. Voilà !», a déclaré la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, après cette nouvelle entrave au travail des journalistes de RT.
Cet incident est en effet le dernier d'une liste qui s'allonge de jours en jours entre l'équipe d'Emmanuel Macron et le groupe RT, dont Ruptly fait partie. Après s'être vue refuser à plusieurs reprises l'accréditation lors des soirées électorales du candidat pendant la campagne présidentielle, RT avait été qualifié d'«organe de propagande» par Emmanuel Macron lors de la visite à Versailles de Vladimir Poutine le 29 mai. Des accusations qui n'ont toujours pas été étayées à ce jour.
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