France

17 personnalités appellent à faire la lumière sur le meurtre de Sarah Halimi à Paris

Dénonçant «le déni du réel» face au «silence médiatique» qui a entouré l'affaire du meurtre de Sarah Halimi par son assassin présumé Kobili Traoré, 17 personnalités ont signé une tribune afin que «la vérité soit dite» sur cette affaire.

Deux semaines après une conférence de presse pour alerter sur la mort de Sarah Halimi défenestrée à Paris le 4 avril, Alain Finkielkraut, Michel Onfray, ou encore Eric Ciotti ont appelé à faire la lumière sur ce meurtre, perpétré aux cris de «Allahou Akbar». Le déroulé des faits, consignés dans un rapport de police, ont été précédemment présentés sur notre site

Le suspect de cet assassinat, Kobili Traoré, un homme d'origine malienne, «a le profil de beaucoup d'islamistes radicaux violents : un passé de délinquant, un casier judiciaire très lourd avec des condamnations multiples dans des affaires de drogues, plusieurs séjours en prison», d'après les signataires de la tribune, parmi lesquels figurent Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou encore Eric Ciotti. 

Dénonçant une «politique de l'autruche» des autorités et des médias qui sont accusés d'avoir fait l'impasse sur le caractère «antisémite» du meurtre de cette juive orthodoxe, les signataires souhaitent «que toute la vérité soit dite sur la profondeur des fractures françaises». Le procureur de Paris, François Molins, a pour sa part «considéré qu'il fallait attendre le résultat de l'enquête avant de se prononcer sur la nature du crime».

Cependant, des questions restent en suspend sur le déroulé des faits, qui ont eu lieu en présence de nombreux voisins et après que la police a été alertée. «Pourquoi les policiers appelés sur place par des voisins ne sont-ils pas intervenus dans l'appartement ? Auraient-ils eu peur ?», se demandent les signataires. 

Le discernement de l'assassin présumé en question

Kobili Traoré a été hospitalisé d'office en institution psychiatrique après les faits, et pourrait voir l'abolition de son discernement reconnue au moment des faits et donc ne pas être jugé, a estimé son avocat le 31 mai.

«Il y a une très forte présomption d'abolition de son discernement, donc d'irresponsabilité pénale», a déclaré à l'AFP l'avocat du suspect Thomas Bidnic, en s'appuyant sur l'avis des médecins qui ont examiné cet homme de 27 ans, interné le lendemain de ce meurtre qui suscite une vive émotion dans la communauté juive.

Il reviendra aux experts judiciaires d'établir si le discernement du suspect était aboli au moment des faits pour que son irresponsabilité pénale soit alors reconnue.

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