Pour l'ex-Premier ministre, c'est une leçon d'humilité. Retour donc sur le terrain, au contact des électeurs. «On fait une campagne locale avec zéro-zéro-zéro caméra, et zéro journaliste», a fait savoir l'équipe de campagne à Jean-Baptiste Daoulas, chroniqueur pour France Inter. Le journaliste, qui n'a d'ailleurs pas été autorisé à suivre Manuel Valls en campagne, comme de nombreux autres confrères, relève que l'ex-chef du gouvernement n'a pas d'agenda public. Une sorte de campagne furtive, donc, pour le candidat Valls, refoulé par La République en marche (LREM) et en porte-à-faux avec le Parti socialiste.
Un conseiller estime que les nuées de caméras empêchent le contact direct avec la population et ne donne pas «une bonne image». De même pour les journalistes radio et de la presse écrite. Progrès oblige, ces derniers sont munis de smartphones, qui leur permettraient de poster n'importe quelle image sur les réseaux sociaux... Ce qui a sans doute convaincu Manuel Valls de confier le contrôle de son image à ses seuls communicants.
Campagne difficile, sur le terrain aussi
Il faut dire que, se frottant à la réalité, Manuel Valls mène une campagne houleuse sur le terrain. Et certaines frictions avec ses administrés n'échappent pas aux téléphones portables des quidams, à défaut d'être captées par les journalistes. Dans une vidéo, le candidat se fait ainsi traiter de girouette.
Dans une autre vidéo amateur, Manuel Valls se fait rappeler un épisode datant de juin 2009, lors duquel le député de l'Essonne, oubliant que son micro était branché, se plaignait de ne pas voir assez de «whites» et de «blancos» dans une brocante à Evry.
Manuel Valls apparaît en difficulté dans la première circonscription de l'Essonne. Selon un sondage Ifop-Fiducial publié le 27 mai 2017, il serait talonné par la candidate de la France insoumise, Farida Amrani. Pourtant l'ex-Premier ministre bénéficie d'un traitement de faveur : ni le Parti socialiste ni LREM ne lui ont opposé de candidats.