François Baroin, qui conduit la bataille des législatives pour Les Républicains (LR) s'est positionné en faveur d'un «désistement» des candidats de droite dans les circonscriptions où le Front national (FN) serait en mesure de l'emporter. En marge d'un meeting qu'il donnait en Loire-Atlantique le 29 mai, le maire de Troyes a déclaré que «cette question [était] tranchée depuis longtemps» dans son parti.
«Naturellement, tout sera mis en œuvre au niveau national pour éviter ce genre de choses», a déclaré François Baroin alors qu'on l'interrogeait sur d'éventuelles victoires de candidats FN aux législatives, notamment dans une configuration où le second tour verrait s'affronter trois voire quatre concurrents. Le responsable LR espère par ailleurs que «la réciproque sera vraie» du côté de La République en marche (LREM) et du Parti socialiste (PS), dans l'hypothèse où le candidat LR serait le mieux placé pour battre celui du FN.
Pour l'instant, le PS semble d'accord sur le principe de désistements locaux de ses candidats au profit de candidats LREM ou LR au second tour, poursuivant la logique qu'il a presque toujours appliqué dans ce cas de figure. Du côté de LREM, on assure également que la politique du désistement sera observée scrupuleusement. «Partout où le risque du FN sera présent, nous nous désisterons», a martelé Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement à l'antenne de LCI le 30 mai.
Le FN, quant à lui, ironise sur le fait que LR serait devenu le «strapontin» de LREM. Dénonçant l'alliance gouvernementale de la droite avec Emmanuel Macron, Marine Le Pen, dans un communiqué publié le 30 mai, estime que cette annonce «apporte une énième confirmation de ce qu'[elle répète] depuis des semaines : LR n'est pas un parti d'opposition». Florian Philippot, sur Twitter, s'est dit confiant que cette annonce convaincrait les électeurs de droite de se tourner vers le FN dès le premier tour.
Après l'élimination de François Fillon au premier tour, de vifs débats avaient agité LR quant à la position à adopter : certains, tels Laurent Wauquiez, Eric Ciotti ou Jean-Fréderic Poisson, voulaient appeler à «faire barrage» à Marine Le Pen sans explicitement appeler à voter pour Emmanuel Macron. D'autres, tels Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse ou François Baroin, préféraient envoyer un signal explicite aux électeurs pour les inciter à choisir le candidat d'En Marche!.
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