Trois mois après l'affaire Théo qui avait embrasé la banlieue parisienne, de nouveaux heurts ont éclaté le 20 mai au soir entre des jeunes et les forces de l'ordre à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Selon une source policière, des fonctionnaires auraient été la cible de jets de projectiles sur la place du Cap, lieu de l'arrestation brutale du jeune Théo en février, alors qu'ils intervenaient pour arrêter un groupe d'individus qui tentaient de scier un poteau supportant une caméra de vidéo-surveillance, vers 21h.
Un véhicule de police a été détérioré et plusieurs voitures incendiées, selon cette même source, qui a précisé que des complices étaient en fuite et que trois personnes avaient été interpellées. La veille, un lampadaire supportant une caméra de vidéo-surveillance avait été découpé à la tronçonneuse dans la ville voisine d'Epinay-sur-Seine.
Un collectif dénonce un «nouvelle bavure policière»
Dans un communiqué adressé à l'AFP, le collectif citoyen aulnaysien La révolution est en marche a pour sa part dénoncé une «nouvelle bavure policière à Aulnay-sous-Bois», ayant débouché sur le placement en garde à vue de l'un de ses membres fondateurs, Hadama Traoré.
«Hier à 21h, après être sortis d'un spectacle au Nouveau CAP dans le quartier de la Rose des vents, une intervention de police dégénère et Hadama Traoré s'interpose en tant que médiateur entre les jeunes et des policiers surexcités. Les policiers s'en sont pris à lui, lui tirant dessus à trois reprises dans le dos et à la jambe [avec des armes non létales]. Des médiateurs municipaux présents avec Hadama ont également essuyé des tirs de gaz lacrymogènes», écrit ce collectif.
Le 21 mai, Hadama Traoré s'est rendu au commissariat d'Aulnay-sous-Bois pour déposer une plainte pour violence et a été placé en garde vue, ajoute-t-il, réclamant de pouvoir visionner les caméras de vidéosurveillance de la ville et promettant «une grande mobilisation». Selon une source policière, Hadama Traoré a été placé en garde à vue pour incitation à l'émeute et à la rébellion.
Fin février, Aulnay-sous-Bois avait été le théâtre de l'interpellation de Théo Luhaka, 22 ans, victime d'un viol présumé. Cette affaire a eu un retentissement considérable et avait donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines.