France

Edouard Philippe assure syndicats et patronat de l'importance qu'il accorde au dialogue social

Le Premier ministre a pris contact le 18 mai avec les principales organisations syndicales et patronales, en les assurant de l'importance qu'il accordait au dialogue social, alors que se prépare pour cet été une délicate réforme du droit du travail.

Dans la soirée du 18 mai, des sources à Matignon ont confié à l'AFP que le Premier ministre Edouard Philippe avait appelé successivement Laurent Berger (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Pierre Gattaz (Medef), Pierre Burban (UPA), Philippe Martinez (CGT), François Asselin (CGPME) et Luc Bérille (Unsa).

Selon ces sources, le chef du gouvernement a contacté ces représentants des principaux partenaires sociaux «afin de se présenter» après sa nomination le 15 mai, et d'exprimer l'«importance» qu'il accordait au dialogue social dans le travail du gouvernement et dans le cadre de sa feuille de route.

Comme annoncé dans son programme de campagne, le nouveau président Emmanuel Macron a pour projet de mener durant l'été une réforme du droit du travail, en procédant par ordonnances. 

L'objectif est «d'être opérationnel à la rentrée», a déclaré le 18 mai le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, arguant que l'objectif du plein emploi nécessitait d'aller vite.

Un bras de fer s'est d'ores et déjà engagé sur cette future réforme : le tandem Macron/Philippe souhaite se dépêcher tandis que les syndicats réclament du temps pour la concertation.

«Discussion» vs «rapidité d'exécution» 

Les détails ne sont pas encore connus mais le candidat Macron avait promis de donner plus de place à l'accord d'entreprise, de plafonner les indemnités prud'homales en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse (hormis les cas de discrimination, de harcèlement) ou encore d'instaurer le référendum dans l'entreprise à l'initiative de l'employeur.

Dès sa nomination, le 15 mai dernier, le Premier ministre Edouard Philippe avait estimé que le choix d'Emmanuel Macron de recourir aux ordonnances pour légiférer sur cette réforme, qui poursuit la logique de la loi El Khomri, ne signifiait pas «le refus de la discussion».

Mais, si Edouard Philippe a assuré qu'il y aurait «évidemment consultation et discussion» avec les partenaires sociaux, il a également insisté sur le fait qu'il y aurait aussi «rapidité d'exécution».

Le programme d'Emmanuel Macron prévoit d'autres réformes qui concernent directement les partenaires sociaux, comme l'alignement des régimes de retraite avec la fin des régimes spéciaux.

Le calendrier exact de ces réformes n'est, pour l'heure, pas connu.

Lire aussi : Pour la gauche, c'est clair : le gouvernement d'Emmanuel Macron est bien de droite