Mercredi 17 mai
Le nouveau ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé le 17 mai qu'il se rendrait «dès lundi matin» à Berlin pour rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble, avec lequel il évoquera notamment l'avenir de la construction européenne.
«Je serai dès lundi matin à Berlin pour discuter avec Wolfgang Schäuble de l'avenir de la construction européenne et des moyens de développer une véritable impulsion concrète à cette intégration de la zone euro», a déclaré le ministre, qui a précisé s'être entretenu un peu plus tôt dans la journée par téléphone avec son homologue.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian entre en fonction. Il est introduit par son prédécesseur Jean-Marc Ayrault... qu'il côtoyait au sein du gouvernement de François Hollande il y a encore quelques jours, quand il était ministre de la Défense.
Dans son allocution, Jean-Marc Ayrault se félicite du bilan de ces cinq dernières années et ajoute qu'il lui reste cependant un regret, «ne pas avoir su arrêter le martyr d'Alep». Il précise qu'Emmanuel Macron représente à ses yeux le «refus du replis sur soi» ainsi que «le choix de l'Europe».
Le nouveau ministre de l'Europe et des Affaires étrangères prend ensuite la parole. Il s'engage à assurer la «sécurité des Français», puis rend hommage au travail mené par son prédécesseur. Jean-Yves Le Drian reconnaît enfin qu'il existe «une forme de continuité» entre le travail qu'il a mené au ministère de la Défense et celui qui l'attend désormais au quai d'Orsay.
Le secrétaire-général des Républicains, Bernard Accoyer, a annoncé dans un communiqué que tous les membres du parti de droite ayant rejoint le gouvernement d'Edouard Philippe en étaient exclus. S'ils ne sont pas nommément cités, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin sont donc visés par cette mesure.
Outre Bernard Accoyer, les personnalités politiques ont été nombreuses à commenter la composition du nouveau gouvernement.
La passation de pouvoir a désormais lieu, au ministère de l'Intérieur. Le successeur de Matthias Fekl, Gerard Collomb, s'exprime.
«Je lutterai de manière énergique pour que l'insécurité recule en France, pour qu'il n'y ait pas de zone de non-droit», assure le nouveau ministre de l'Intérieur, avant de détailler son projet en matière de laïcité. «Rassemblons la France ! C'est ma mission», clôture-t-il.
Dans un communiqué de presse publié sur son site internet, SOS Racisme réagit. «Si [le nouveau gouvernement] témoigne d’une tentative de renouvellement par l’entrée de personnalités issues de la société civile, SOS Racisme y déplore le manque criant de personnes issues des immigrations maghrébine et africaine ainsi que des Antilles», écrit l'association.
«Nous espérons que cela n’aura pas comme conséquences de mettre en retrait les questions de lutte contre les discriminations et de lutte contre le racisme et l’antisémitisme comme cela a trop souvent été le cas lors des cinq dernières années», précise-t-elle.
«Gouvernement nommé. Et maintenant au travail !», a tweeté le Premier ministre Edouard Philippe.
L'ex-Premier ministre belge et ardent partisan de l'intégration européenne, Guy Verhofstadt, a félicité François Bayrou, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez pour leur accession au gouvernement français. «Excellente nouvelle pour France & UE», s'est-il réjoui sur Twitter.
L'organisation de protection de la nature, WWF, salue la nomination de Nicolas Hulot, «un homme de convictions».
L'ancien animateur d'Ushuaïa, sur TF1, intègre pour la première fois un gouvernement, après avoir été sollicité par Jacques Chirac et François Hollande.
Durant trois ans, Nicolas Hulot avait toutefois été «l'envoyé spécial pour la planète» de François Hollande en vue de la perspective de la Conférence de Paris sur le climat de 2015.
Les noms des ministres du président Emmanuel Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe ont été annoncés par le porte-parole du gouvernement le 17 mai. La composition est la suivante :
- Gerard Collomb : ministre de l'Intérieur (avec rang de ministre d'Etat)
- François Bayrou : ministre de la Justice (avec rang de ministre d'Etat)
- Nicolas Hulot : ministre de la Transition Ecologique et Solidaire (avec rang de ministre d'Etat)
- Bruno Le Maire : ministre de l'Economie
- Jean-Yves Le Drian : ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
- Sylvie Goulard : ministre des Armées
- Richard Ferrand : ministre de la Cohésion des territoires
- Agnès Buzyn : ministre des Solidarités et de la Santé
- Françoise Nyssen : ministre de la Culture
- Muriel Pénicaud : ministre du Travail
- Laura Flessel : ministre des Sports
- Jean-Michel Blanquer : ministre de l'Education nationale
- Jacques Mézard : ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
- Annick Girardin : ministre des Outre-mer
- Gérald Darmanin : ministre de l'Action et des Comptes publics
Frédérique Vidal : ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation
Le gouvernement dirigé par Edouard Philippe compte également deux ministres délégués :
- Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes
- Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports auprès de Nicolas Hulot
On retrouve également quatre secrétaires d'Etat rattachés à Matignon.
- Christophe Castaner : secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement
- Marlène Schiappa : secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité hommes-femmes
- Sophie Cluzel : secrétaire d'Etat chargée du handicap
- Mounir Mahjoubi : secrétaire d'Etat chargé du numérique
Parmi les noms annoncés, deux ministres étaient déjà membres dans le gouvernement de Bernard Cazeneuve, sous François Hollande : Jean-Yves Le Drian et Annick Girardin.
Le gouvernement compte 11 hommes et autant de femmes.
La composition du nouveau gouvernement devait initialement être dévoilée le 16 mai, mais elle avait été repoussée de 24 heures, le président et son Premier ministre expliquant vouloir disposer d'un «temps de vérification» des situations fiscales des candidats aux postes et d'éventuels conflits d'intérêt.