France

Deux journalistes du Canard enchaîné entendus par la justice dans l'affaire Fillon

Le rédacteur en chef et un journaliste du Canard enchaîné ont été entendus le 11 mai par les enquêteurs, après une plainte de François Fillon contre l'hebdomadaire, pour un article sur les supposés emplois fictifs de son épouse.

Le Canard enchaîné a informé l'AFP que son rédacteur en chef Louis-Marie Horeau, ainsi qu'un de ses journalistes, Hervé Liffran, avaient été interrogés le 11 mai par des enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). En effet, François Fillon a décidé de porter plainte contre l'hebdomadaire satirique en raison d'un article sur les supposés emplois fictifs de sa femme Pénélope

La plainte a été déposée le 13 avril dernier, dix jours avant le premier tour de la présidentielle, par le candidat de la droite. Elle est fondée sur l'article L97 du Code électoral, qui réprime la propagation de «fausses nouvelles», «bruits calomnieux» ou «autres manœuvres frauduleuses» ayant eu pour effet de «détourner» les suffrages.

Elle a été déposée au lendemain de la publication d'un article intitulé «L'enquête sur Penelope s'approche de son berceau...», selon une source judiciaire. D'après cet article, les enquêteurs avaient découvert que le premier emploi à l'Assemblée nationale de Penelope Fillon remontait à 1982 et non à 1986, comme l'avait affirmé l'ancien Premier ministre.

Le Canard enchaîné y affirmait également avoir la preuve que Penelope Fillon avait été rémunérée pendant quinze mois à partir d'avril 1980 comme collaboratrice au sein d'un «ministère parisien», ce qui a été démenti par le camp du candidat.

L'hebdomadaire avait déjà révélé, fin janvier, que Penelope Fillon avait été rémunérée pendant plusieurs années comme attachée parlementaire de son mari ou de son suppléant, Marc Joulaud, ce que François Fillon a confirmé, pour la période allant de 1986 à 2013.

La justice s'interroge sur la réalité de ces emplois. François Fillon a été mis en examen le 14 mars dernier pour «détournement de fonds publics» et son épouse le 28 mars, pour «complicité et recel de détournement de fonds publics».

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