France

Ambiance de fin de règne lors du dernier conseil des ministres pour François Hollande

A quelques jours de la passation de pouvoir, les ministres du dernier gouvernement de François Hollande se sont réunis une ultime fois à l'Elysée. Alors que la page paraît déjà tournée, chacun s'est efforcé de faire bonne figure,

L'atmosphère de fin de règne était palpable à l'Elysée ce 10 mai 2017. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve, nommé à la suite de la démission de Manuel Valls, début décembre 2016, était déjà destiné à expédier les affaires courantes. Impossible en effet de lancer en quelques mois seulement de grandes réformes ou de dessiner les contours d'une future politique. D'autant qu'au fil des mois, la défaite prévisible du Parti socialiste (PS) est devenue de plus en plus évidente, Benoît Hamon n'ayant pas réussi à réaliser l'union de la gauche.

Aussi, ce conseil des ministres a-t-il ressemblé à une cérémonie d'adieux. François Hollande, sur le perron de l'Elysée, a salué un à un chacun des 17 ministres et des 20 secrétaires d'Etat. Le président sortant «a voulu dire tout le plaisir qu'il a eu à travailler avec les trois Premiers ministres», Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ainsi qu'avec leurs gouvernements, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, dernier des fidèles de François Hollande.

Au terme d'un quinquennat marqué par de nombreuses manifestations et mouvements sociaux, Stéphane Le Foll a tenté de mettre en avant l'importance du «dialogue social» que François Hollande aurait privilégié. Une façon aussi de tenter de laisser une marque, alors qu'Emmanuel Macron entend légiférer par ordonnances dès l'été 2017 sur le droit du travail, afin de reprendre certaines des dispositions de la loi Travail mises en sommeil, telle que la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche.

La ministre de l'Ecologie s'est efforcée d'être positive sur ce dernier conseil des ministre. Un «moment à la fois solennel, un moment grave, mais qui n'est pas triste, parce que qu'on sait que de toute façon le travail accompli, on en est fier», a jugé Ségolène Royal.

Les membres du gouvernement ne semblent pas avoir d'autre alternative que d'assumer l'action du gouvernement. D'autant que, pour ceux qui sont restés sur le «bateau» Hollande, l'avenir politique est des plus incertains. Impossible pour eux en effet de se positionner à temps pour se recycler dans la République en marche (REM). Et pour la première fois, le Parti socialiste ne semble pas en mesure de fournir un point de chute aux membres du gouvernement.

Le vieux parti de Jean Jaurès et de Mitterrand menace en effet d'exploser, non seulement en raison du succès d'Emmanuel Macron, mais aussi d'un certain Manuel Valls, lequel n'a pas hésité à signer l'arrêt de mort du PS, avant de tenter de rejoindre Emmanuel Macron.

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