France

Présidentielle : une dizaine de médias se disent «interdits» de soirée électorale FN

Une dizaine de médias ont dénoncé une «interdiction» d'assister à la soirée électorale FN de second tour de la présidentielle, entraînant un «boycott» en «solidarité» de Libération et des Inrocks.

Sur Twitter, des journalistes des sites d'information en ligne Buzzfeed, Mediapart, Les Jours, Rue89, StreetPress, Politico, Bondy Blog, Explicite, Brut, Konbini mais aussi de l'hebdomadaire Politis ou de l'émission Quotidien présentée sur TMC par Yann Barthès, ont indiqué s'être fait refuser l'accréditation par le Front national.

Lors du premier tour, Mediapart, Quotidien et un journaliste de Marianne, récent co-auteur d'un livre-enquête sur Marine Le Pen, s'étaient déjà vu refuser l'accès à la soirée électorale d'Hénin-Beaumont.

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«Par solidarité pour nos confrères, la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d’extrême droite. Ces mesures anti-démocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings», a annoncé dans un article Johan Hufnagel, directeur adjoint de Libération.

«En guise de solidarité, nous boycottons également la soirée électorale du FN», a annoncé l'hebdomadaire Les Inrocks sur Twitter.

Dans la soirée, l'élu Front national (FN) Sébastien Chenu a expliqué sur France Info que si plusieurs médias n'avaient pas pu assister à la soirée électorale du FN, cela s'expliquait par le fait que les militants frontistes avaient envie de rester «entre militants patriotes et élus». Le conseiller régional de Hauts-de-France a également qualifié les médias tenus à l'écart de «militants acharnés» contre son parti.

Les sociétés de journalistes de près d'une quarantaine de médias, dont l'AFP, ont signé une pétition pendant l'entre-deux-tours, qui proteste contre la décision du Front national de «choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen» et dénonce «une entrave à la liberté» d'informer. Contacté par l'AFP, le FN n'avait à 17h pas encore expliqué les raisons de ce refus.

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