France

Un ancien candidat Front national au cœur des tractations entre Lafarge et Daesh en Syrie

Jean-Claude Veillard, un ancien candidat aux municipales à Paris en 2014 sous l'étiquette Front national, a supervisé les négociations entre Lafarge et Daesh en Syrie pour assurer la sécurité du cimentier, selon Médiapart.

A trois jours du second tour de l'élection présidentielle, Médiapart révèle que le directeur de la sûreté du cimentier LafargeHolcim – impliqué dans les tractations du groupe avec Daesh en Syrie –, Jean-Claude Veillard, est un ancien candidat du Front national (FN). Il se trouvait en effet en cinquième position sur la liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine Wallerand de Saint-Just, lors des municipales de mars 2014 à Paris.

Le média d'investigation explique que Jean-Claude Veillard, ancien des commandos de marine et cultivant l'art du secret, avait non seulement connaissance de chaque phase de la négociation avec les djihadistes, mais qu'il était également l'un des décideurs.

De part sa position, il était un rouage central des relations nouées par le cimentier avec Daesh précise Médiapart qui se base sur des témoignages et des e-mails de la direction du groupe qu'il s'est procurés. Jean-Claude Veillard apparaît en effet en copie des courriels qui font état de l'avancée des discussions entre LafargeHolcim et le groupe terroriste Etat islamique.

Contacté par le média fondé par Edwy Plenel, le directeur de la sûreté de LafargeHolcim n’a pas souhaité faire de commentaire sur le dossier syrien. Il a en revanche glissé un mot aux journalistes sur son engagement politique : «Si j’avais été l’adjoint de Mélenchon ou d’un socialiste, cela ne vous aurait pas intéressés, j’en suis sûr.»

Le cimentier franco-suisse est au cœur d'une polémique depuis début novembre 2016, accusé d'avoir financé indirectement Daesh en Syrie, dans l'optique de pouvoir y poursuivre ses activités. Début mars, LafargeHolcim avait reconnu qu'une de ses filiales locale avait remis des fonds «à des parties tierces» afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de groupes armés, dont certains «visés par des sanctions».

Eric Olsen, le patron du groupe, a annoncé le 23 avril qu'il quitterait ses fonctions en juillet en raison de cette polémique.

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