France

Un délégué CFDT Whirlpool menacé d’exclusion du syndicat après avoir confié qu’il votait FN

Le syndicat français, qui appelle à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, s’est engagé dans un bras de fer avec l’un de ses représentants syndicaux dont Emmanuel Macron n’est «pas la tasse de thé».

Tout a commencé le 26 avril, sur les ondes de France Info, lorsque Patrice Sinoquet, représentant syndical de la CFDT, a annoncé avoir voté pour Marine Le Pen lors du premier tour de l’élection présidentielle.

Evoquant la visite des deux candidats, le même jour, à l'usine Whirlpool d'Amiens, le syndicaliste a lancé : «Macron, ce n'est pas ma tasse de thé, pointer les moustaches comme ça, entre les deux tours, je trouve ça un peu mesquin. S'il avait des voix à gratter, il fallait les gratter autrement. Pour moi c'est trop tard.»

«Je sais que Marine Le Pen ne fera pas de miracle pour notre site. Après, si elle avait été écoutée il y a quelques années, on n'en serait pas là aujourd'hui», a-t-il poursuivi le matin du 27 avril, toujours sur la radio française.

La CFDT menace de l’exclure

Les propos du délégué n’ont pas laissé de marbre les dirigeants du syndicat. «On ne peut pas avoir un mandat CFDT et faire la propagande du FN», a réagi la secrétaire générale adjointe de l’organisation, Véronique Descacq, toujours sur France Info.

Frédéric Sève, secrétaire national du syndicat, qui appelle à voter contre Marine Le Pen, a pour sa part tranché : «A un moment il faut choisir [entre le FN et la CFDT]. On va lui demander de choisir et cela peut se traduire par une exclusion.»

«Ils nous emmerdent !» : Patrice Sinoquet n’entend pas retourner sa veste

«Je ne changerai pas d'avis. Je voterai toujours Front national. Je suis prêt à me retirer et à démissionner, s'ils veulent», a fait savoir Patrice Sinoquet, avant de poursuivre : «On n'est pas là pour arbitrer les élections ! Le choix de mon vote, c'est mon choix et ce ne sera pas la CFDT qui me fera changer d'avis. Ici, tout le monde ne vote pas pareil, on n'est pas des moutons, on n'est pas là pour être parqués à voter pareil parce qu'on représente un syndicat.»

«Ils nous emmerdent parce qu'ils sont en train de politiser tous les syndicats! ! Ça nous gave ! Il ne faut pas tout confondre. On est en train de perdre notre boulot et leur souci, c'est de savoir où on se positionne au niveau des votes !», s’est offusqué le représentant syndical.

Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a apporté son soutien à Patrice Sinoquet, avec ce commentaire : «La CFDT n'a pas à dicter le vote de ses adhérents et délégués.»

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