France

Marine Le Pen part en chalutier, «Bonne promenade», ironise Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en déplacement dans le Sud-Est de la France, avec dans la soirée un grand meeting à Nice, poursuivent leur duel à distance à dix jours du second tour de l'élection présidentielle.

En déplacement dans le Sud-Est, la candidate du Front national (FN) a une nouvelle fois démarré sa journée à l'aube, ce 27 avril 2017, par une sortie de quatre heures en mer à bord d'un chalutier appartenant à un candidat Front national aux élections régionales de 2015.

«Cela fait très longtemps qu'auprès des pêcheurs, des agriculteurs, des salariés qui sont délocalisés, je viens dire qu'il y a une autre politique possible», a déclaré Marine Le Pen, avant d'ajouter : «Le seul moyen de pouvoir mettre en œuvre une politique qui protège les emplois dans notre pays consiste à arrêter avec la dérégulation totale, avec cette politique ultra-libérale de l'Union européenne.» La candidate a par ailleurs rappelé l'intention d'Emmanuel Macron de gouverner par ordonnances, sans vote du Parlement, évoquant «la casse sociale par ordonnance». «Cet homme-là va détruire l'intégralité de notre structuration économique et sociale», a-t-elle conclu.

Avant de monter à bord, Marine Le Pen, poursuivie par les caméras, en a également profité pour revenir sur sa visite surprise, la veille, sur le site de Whirlpool à Amiens, menacé de délocalisation. «Ce n'étaient pas des militants, c'étaient les salariés de Whirlpool», a-t-elle affirmé à propos de ceux qui l'ont alors soutenue, infirmant ainsi les insinuations du candidat d'En Marche!.

«Il ne veut pas l'admettre, mais c'est la réalité», a-t-elle ajouté. Emmanuel Macron l'avait en effet accusée de lui «avoir couru après à Amiens», en organisant cette visite surprise auprès des salariés de Whirlpool au moment où il s'entretenait avec l'intersyndicale, dans une salle mise à sa disposition à la chambre de commerce et d'industrie d'Amiens.

Marine Le Pen s'en est aussi pris à BFMTV qui a affirmé que des militants FN avaient en amont de sa visite offert des croissants aux salariés pour lui préparer un bon accueil.

Bousculé, le candidat d'En Marche! tente de reprendre la main

Le candidat d'En Marche! se devait de réagir vite. «Madame Le Pen se promène à la pêche. Bonne promenade», a-t-il ironisé sur Twitter, «la sortie de l'Europe qu'elle propose c'est la fin de la pêche française. Pensez-y».

En meeting à Arras le 26 avril 2017, le candidat d'En Marche! avait accusé le FN d'avoir «les pires pratiques de l'Ancien Régime». «Madame Le Pen est l'héritière de ce système, elle est née dans un château et elle donne des leçons, elle se prétend du peuple», avait-t-il lancé devant 3 000 sympathisants. Emmanuel Macron a en outre juré qu'il ne laisserait «pas un centimètre d'espace, pas une seconde de répit, pas une once d'énergie» à son adversaire, qui l'avait pris de cours la veille à Amiens.

Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche!, a brocardé le 27 avril le «Le Pen Circus» et regretté que le «front républicain ne se constitue pas» contre Marine Le Pen.

L'ex-présidente du FN doit tenir son premier grand meeting de l'entre-deux-tours, à Nice, dans la soirée du 27 avril. Dans cette région où «traditionnellement, il y a un lien de confiance fort» avec les électeurs, a-t-elle salué dans un entretien au quotidien Nice-Matin. Elle y qualifie notamment son adversaire de «jeune trader» qui «a la froideur des grandes entreprises qui licencient sans état d'âme».

Emmanuel Macron, en baisse de 4 points dans les sondages, reste toutefois la personnalité politique qui bénéficie du soutien le plus important. Selon un sondage Odoxa diffusé le 27 avril, il recueille 41% d'opinions favorables, contre 33% à sa concurrente du FN, qui progresse de 4 points.

Lire aussi : Visite surprise de Marine Le Pen, venue défier Emmanuel Macron à l'usine Whirlpool d'Amiens (VIDEOS)