France

Les policiers manifestent à Paris pour exiger de meilleures conditions de travail (IMAGES)

A l'appel du syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière, le 26 avril, plusieurs milliers de policiers venus de la France entière ont défilé à Paris, notamment pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail.

«Aujourd'hui, c'est la manifestation des gardiens de la paix, des gardiens de la République, des ouvriers de la police nationale», a déclaré Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP FO, le 26 avril, devant quelque 10 000 policiers, selon le chiffre annoncé par le syndicat.

La marche a commencé par une minute de silence suivie d'applaudissements. En tête de cortège, les manifestants tenaient une grande banderole noire avec l'inscription en lettres blanches : «Policiers en deuil.»

Aux cris de «policiers attaqués, société en danger», «rythme infernal, besoin d'une vie sociale» ou encore «reconnaissance pour la police en France», les policiers voulaient faire entendre à Paris leurs revendications aux deux finalistes du second tour et rendre hommage à «Xavier [Jugelé] et à tous [leurs] collègues lâchement assassinés dans la guerre contre Daesh», a dit Yves Lefebvre.

Le syndicat demande également davantage de protection et de reconnaissance pour les policiers. 

Pas de consigne de vote, mais des revendications précises

Le rassemblement se faisait à l'appel du syndicat Unité-SGP FO, deuxième syndicat de gardiens de la paix, les autres syndicats n'ayant pas appelé à manifester. Parmi les mesures réclamées figuraient l'augmentation nette de 150 euros par mois du salaire des gardiens de la paix et la possibilité de «passer à un rythme de travail qui leur permet d'avoir un week-end sur deux, contre un sur six actuellement». A plusieurs reprises, Yves Lefebvre a réclamé «la fin de la justice indulgente», rappelant que l'assassin de Xavier Jugelé avait déjà été condamné en 2001 avant d'être relâché. 

Dans un discours très applaudi, Yves Lefebvre s'est adressé directement aux deux candidats à la présidentielle, soulignant par ailleurs le caractère exceptionnel d'une telle manifestation entre les deux tours de l'élection. «Madame Le Pen, monsieur Macron, nous n'attendons pas des promesses mais des actes !», a-t-il lancé, refusant par ailleurs de donner une consigne de vote. «Chacun est libre et responsable de son choix», a déclaré le secrétaire national du syndicat.

A la fin du discours, les policiers ont déposé les banderoles aux couleurs de leur syndicat pour ne plus arborer que des cocardes noires en signe de deuil. Ils ont alors pris la direction des Champs-Elysées pour rendre hommage à Xavier Jugelé sur les lieux de son assassinat

Xavier Jugelé, 37 ans, a été tué le 20 avril de deux balles dans la tête par Karim Cheurfi, qui a blessé deux autres policiers, ainsi qu'une touriste allemande, avant d'être tué à son tour. Ce policier français était membre de la 32e compagnie de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris.

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