Des affiches anti-IVG ont été placées de manière illégale dans les emplacements réservés à la publicité à bord de rames du métro parisien, a annoncé la RATP le 26 avril.
Mettant en scène différents candidats au premier tour de l'élection présidentielle, cette campagne d'affichage «sauvage» montre leurs portraits accompagnés de slogans : «Ne ferme pas les frontières de nos vies #BrexIVG» sur une photo de Marine Le Pen, «La France doit être une chance pour tous. Alors laisse nous la chance de vivre #enmarchepourlavie» sur celle d'Emmanuel Macron.
La campagne vise également les principaux candidats éliminés au premier tour : «Tu n'approuvais pas l'IVG. Maintenant tu le défends #lecouragedelavérité» avec François Fillon, «Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles #lescamaradesdesembryons» avec Jean-Luc Mélenchon, ou encore «Tu prônes l'égalité de tous les Français, ça commence par l'égalité devant la naissance #laissezbattrenoscoeurs» avec Benoît Hamon.
En bas, un logo indique que cette campagne a été conçue par Les Survivants, un groupe anti-avortement qui gravite dans la mouvance anti-Mariage pour tous et se présente comme «un mouvement solidaire de réaction citoyenne face au sentiment de malaise lié à la planification froide des naissances».
«Avec cette campagne, on voulait signifier que l'avortement doit être un thème politique et invectiver les candidats qui cherchent à séduire des électeurs en esquivant la question», a déclaré à l'AFP Emile Duport, porte-parole des Survivants.
Son mouvement veut représenter «les 200 000 voix qui manquent» aux candidats, en référence au nombre d'IVG en France qui est d'un peu plus de 200 000 par an.
LA RATP va porter plainte
«La RATP a été victime d’un acte de malveillance sur son réseau d’affichage cette nuit. Des affiches ont été apposées de manière sauvage dans les espaces d’affichage situés dans les rames de plusieurs lignes de métro», a déclaré la régie de transports dans un communiqué, avant de condamner cet «acte malveillant» et d'annoncer son intention de porter plainte.
«Nos équipes techniques sont en train d’intervenir pour procéder au retrait intégral des visuels concernés», a ajouté la RATP, qui précise ne pas connaître l'ampleur de cet «affichage sauvage».
«Ces pubs anti-IVG nous rappellent le besoin de s'engager chaque jour pour la préservation et la conquête des droits des femmes !», a réagi dans un tweet l'association féministe Osez le féminisme.
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