«Il est très correct». C'est par ces mots sobres que Jean-Marie Le Pen a réagi à la décision prise par Jean-Luc Mélenchon de consulter les membres de son mouvement, la France insoumise, plutôt que de donner une consigne de vote pour le second tour.
Invité au micro de France Inter ce 25 avril, après l'accession de sa fille au second tour de la présidentielle, le cofondateur du Front national (FN) a jugé que la décision de Jean-Luc Mélenchon «était très digne de la part d’un candidat qui a fait une percée remarquable et qui était, sur le plan oratoire, le meilleur». Avec 19,6% des voix, Jean-Luc Mélenchon est en effet parvenu à s'imposer comme le quatrième candidat de cette élection, à quasi-égalité avec François Fillon et ses 20%.
Le candidat de la France insoumise a été vivement critiqué pour avoir choisi de consulter les membres de son mouvement plutôt que d'appeler à voter automatiquement pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen le 7 mai prochain. Ses détracteurs reprochent à Jean-Luc Mélenchon de favoriser le risque de forte abstention parmi ses électeurs. A droite comme à gauche, le «front républicain» est déjà en place. Il va de la CGT au Medef et de l'aile droite des Républicains aux communistes. Lors du second tour de la présidentielle de 2002, le candidat de la France insoumise, alors sénateur du Parti socialiste, avait sans hésitation appelé à faire barrage à Jean-Marie Le Pen.