Marine Le Pen a pour «véritable objectif» de chercher «comme après chaque drame, à en profiter pour instrumentaliser et diviser. Elle cherche à exploiter sans vergogne la peur et l'émotion à des fins exclusivement politiciennes», a accusé Bernard Cazeneuve lors d'une déclaration sur le perron de Matignon, le 21 avril, au lendemain de l'attentat des Champs-Elysées.
Quant à François Fillon, il «préconise la création de 10 000 postes de policiers. Comment croire sur ce sujet un candidat qui lorsqu'il était Premier ministre en avait supprimé 13 000 dans les forces de sécurité intérieure ?», a affirmé le Premier ministre, rappelant que le candidat de droite proposait de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires.
A deux jours du premier tour de la présidentielle, Bernard Cazeneuve a appelé solennellement à la responsabilité, à être «collectivement à la hauteur» et aux «refus des postures». «Notre avenir ne peut pas être à l'image de celui que nous proposent les attiseurs de haine du Front national. Notre meilleure réponse, c'est de faire bloc», a-t-il ajouté.
Lire aussi : L'attaque contre la police sur les Champs-Elysées filmée par des témoins (VIDEOS CHOC)
Le Front national a immédiatement répliqué par la voix de son numéro deux Florian Philippot. «Pour son inconséquence et sa légèreté, Cazeneuve depuis longtemps aurait dû démissionner», a lâché le bras droit de Marine Le Pen sur Twitter.
Au lendemain de l'attaque contre des policiers sur les Champs-Elysées, la candidate FN a pour sa part estimé que depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout avait été fait pour que la France perde la guerre contre le terrorisme.
Visant le plus longuement la candidate du Front national, dont le parti n'a voté aucune des lois antiterroristes du quinquennat, Bernard Cazeneuve a cherché à lui répondre point par point en défendant le bilan de l'exécutif Hollande.
Quand Marine Le Pen «demande la restauration immédiate de nos frontières nationales [...] elle fait mine d'ignorer que c'est ce gouvernement qui a rétabli le contrôle aux frontières», a martelé le chef du gouvernement, évoquant les «105 millions de personnes contrôlées» et les 80 000 refoulées depuis le 13 novembre 2015.
François Fillon, une girouette sur Schengen ?
Quant à François Fillon, Bernard Cazeneuve lui a notamment reproché de proposer une révision des accords de Schengen sur la libre circulation dans l'Union européenne, «constamment évoquée» lorsqu'il était chef du gouvernement mais qui n'a fait l'objet d'«aucune initiative» à l'époque.
Il a ajouté que c'était sous l'impulsion de son gouvernement que la France avait obtenu l'instauration dans les règles de Schengen d'un contrôle aux frontières de l'UE, même pour les citoyens de l'Union.
Tout en prônant «l'unité», François Fillon a jugé que certains n'avaient pas totalement pris la mesure du mal qu'il entendait combattre «d'un main de fer», notamment via un «criblage» des fichés S.