Cité par Le Canard enchaîné devant paraître le 19 avril, Alain Juppé aurait affirmé à ses soutiens que, dans l'éventualité où la politique du président Fillon respecterait la ligne idéologique de Sens Commun, il choisirait d'entrer dans l'opposition. «Je ne soutiendrai pas un gouvernement dont la ligne serait dictée par Sens commun. C'est simple, je serai dans l'opposition», aurait-il déclaré.
Cette déclaration fait suite à une petite phrase remarquée de François Fillon par laquelle le candidat des Républicains (LR), proche de la fameuse association issue de La Manif pour tous, avait envisagé de nommer certains de ses représentants dans son équipe gouvernementale, s'il était élu chef d'Etat le 7 mai prochain. Interrogé quant à cette éventualité sur Radio J le 15 avril dernier, l'ancien Premier ministre avait répondu : «Pourquoi pas ?»
Ce n'est pas la première fois qu'Alain Juppé émet de fortes réserves à l'encontre de Sens commun, pourtant partie intégrante des Républicains depuis 2013. Entre les deux tours de la primaire de la droite en 2016, le maire de Bordeaux avait déjà affirmé être «plus proche du pape François que de La Manif pour tous». Il n'est d'ailleurs pas le seul cadre des Républicains à adopter ce point de vue : Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements de France et membre de LR, a récemment déploré l'arrivée de Sens commun au sein de son parti, la qualifiant d'«erreur».
Pourtant en tant que candidat à la primaire de la droite, Alain Juppé s'était engagé à en soutenir le vainqueur, qui fut François Fillon. En outre, cet engagement avait été pris, alors que l'émanation de La Manif pour tous avait manifesté son soutien pour l'ex-Premier ministre.
Enfin, Alain Juppé a réaffirmé récemment son soutien à François Fillon. Les deux hommes doivent se retrouver le 19 avril à l'école 42 fondée par Xavier Niel.