France

Soupçonné d'emplois fictifs dans le Nord-Pas-De-Calais, le FN serait visé par une enquête

Une enquête préliminaire a été ouverte sur des soupçons d'emplois fictifs au sein du groupe FN du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais entre 2010 et 2015. David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen, serait mis en cause.

«Une enquête préliminaire a été ouverte, sur des soupçons d'emplois fictifs au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais», a affirmé le 4 avril une source proche de l'enquête à l'AFP, confirmant une information de l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné à paraître le 5 avril. 

«Le groupe Front national [du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais ]» et David Rachline, l'actuel directeur de campagne de la candidate à l'élection présidentielle, «font partie des soupçonnés», a ajouté cette source, précisant que l'enquête avait été ouverte après une dénonciation anonyme au parquet de Paris.

Selon Le Canard enchaîné, le Front national est soupçonné d’avoir rémunéré entre 2010 et 2015 avec des fonds du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais des collaborateurs qui auraient pu, en réalité, travailler au service du parti.

«Les magistrats soupçonnent Marine Le Pen d'avoir préparé la campagne présidentielle de 2012 depuis le Conseil régional, en utilisant les moyens humains et matériels de la collectivité», explique ainsi l'hebdomadaire satirique. Marine Le Pen, la dirigeante et candidate du FN à l'élection présidentielle, était à l'époque la présidente du groupe FN du Conseil régional. 

Ciblé par la justice, le directeur de campagne de Marine Le Pen parle d'«attaque politique»

Le Canard enchaîné affirme que la justice s’intéresserait à David Rachline, directeur de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, et autrefois rémunéré par le Conseil régional de Nord-Pas-de-Calais. 

Au début des années 2010, David Rachline était connu pour chargé de l'activité numérique du parti frontiste, il avait notamment été coordinateur de la campagne web de Marine Le Pen et secrétaire national à la communication numérique en 2011-2012. 

Le sénateur-maire de Fréjus n'a cependant pas tardé à réagir auprès de l'AFP en déclarant : «Une enquête visant expressément la candidate et le directeur de campagne, je crois que l'attaque politique est signée !»

Dans une tentative de démontrer qu'il ne s'agissait pas de cas d'emplois fictifs, Florian Philippot s'est appuyé sur les propos de l'ancien président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais entre 2001 et 2015. Ce dernier avait en effet exprimé sa surprise à La Voix du Nord : «A aucun moment je n'ai eu le moindre soupçon au sujet du fonctionnement interne du Front national. Ils intervenaient presque dans tous les débats.»

Interrogé par l'AFP, Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Hauts-de-France (née de la fusion du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie en 2015), s'est refusé à tout commentaire. Pierre de Saintignon, vice-président à la région Nord-Pas-de-Calais avant 2016, a quant à lui affirmé n'avoir «aucune information» sur ces soupçons d'emplois fictifs. «Je n'en ai jamais entendu parler», a-t-il ajouté.

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