France

Mise au jour d'un système d'emplois fictifs au groupe UMP du Sénat

De 2002 à 2014, une comptabilité occulte organisée par le groupe UMP au Sénat aurait permis à une dizaine de parlementaires d'utiliser l'argent dévolu à la rémunération de leurs assistants... pour se rétribuer eux-mêmes. Une enquête est en cours.

Ce dimanche 12 mars, le JDD révèle les dessous d'une nouvelle affaire d'emplois fictifs à droite. Entre 2002 et 2014, le groupe parlementaire de l'UMP au Sénat (devenu Les Républicains en 2015) aurait mis en place un montage permettant à plusieurs sénateurs de détourner l'argent mis à leur disposition par l'institution et normalement destiné à rémunérer leurs assistants parlementaires. Selon le quotidien, un ancien membre du Sénat aurait «reconnu avoir distribué des espèces à des élus».

Le juge René Cross a été saisi en 2016 pour des soupçons concernant plusieurs transferts d'argent entre le groupe UMP et une association, l'Union des républicains au Sénat (URS). Si le groupe UMP était supposé distribuer les enveloppes de rémunération aux différents parlementaires de droite, il semblerait qu'il les ait en réalité versées à cette association... avant que le parti ne les reverse à son tour aux parlementaires.

Une perquisition au Sénat aurait bel et bien permis de confirmer l'existence d'une comptabilité occulte, affirme le JDD. Elle aurait été tenue par l'ancienne collaboratrice du questeur Roger Romani, puis de Josselin de Rohan, le chef du groupe UMP.

Après la mise en examen du sénateur Henri de Raincourt en décembre 2016, René Cross aurait mis en cause Gérard Larcher, président du Sénat, lors d'une audition organisée le 10 mars dernier. Ce dernier dit n'être «pas au courant» de l'affaire. Un autre nom aurait également été cité dans l'enquête : celui de Bruno Retailleau, directeur de campagne de François Fillon.

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