France

«Empêcher la victoire du populisme» : l'ultime mission de Hollande laisse les internautes sceptiques

En déplacement à Singapour, le président en fin de mandat s'est engagé à tout faire pour entraver la montée du «populisme» en France. Des propos qui ont été accueillis avec ironie et colère par un certain nombre d'utilisateurs de Twitter.

«J'ai encore à faire pour éviter que le populisme, le nationalisme, l'extrémisme ne puissent l'emporter, y compris dans mon propre pays», a lancé François Hollande le 27 mars, selon l'AFP, lors de l'étape singapourienne de sa tournée en Asie du Sud-Est. S'exprimant dans le cadre de la «Conférence de Singapour» – un forum où les dirigeants du monde exposent leurs idées devant un parterre d'experts –, le président de la République a mis en garde contre «la tentation du repli sur soi» et prôné une «mondialisation régulée».

Des propos ciblant de toute évidence le Front national (FN), dans le contexte de la campagne présidentielle française. L'un des cadres de la formation frontiste, le vice-président Louis Aliot, a donc très logiquement dénoncé cet engagement présidentiel, estimant que celui-ci se traduirait par une lutte contre le peuple français.

«Après cinq années de lutte contre la finance, Hollande trouve encore l'énergie de lutter contre le populisme !»

Outre le FN, de nombreux internautes ont remis en cause la capacité du chef de l'Etat – dont l'action est globalement contestée par une large majorité des Français – à stopper une quelconque poussée populiste. Un internaute a par exemple vu dans les déclarations présidentielles un énième effet d'annonce...

... tandis qu'un autre s'est demandé avec ironie comment le président socialiste, après cinq années de lutte acharnée contre le monde de la finance (sa fameuse promesse de campagne), pouvait encore trouver l'énergie de lutter contre le populisme.

Sur un ton moins léger, des utilisateurs de Twitter ont considéré que François Hollande était bien mal placé pour s'ériger en rempart contre le populisme, après l'avoir nourri (selon eux) au cours de son décevant mandat.

Le 7e président de la Ve République – poste dont de Gaulle souhaitait qu'il soit au-dessus des partis – n'a pas hésité à prendre position contre le FN à plusieurs reprises, à l'approche du scrutin présidentiel. Début mars, le chef de l'exécutif a ainsi confié à six quotidiens européens qu'il ferait tout «pour que la France ne puisse pas être convaincue» par le projet de Marine Le Pen. Fin février, au Parisien, il avait assuré sans ambages que «le rassemblement pour faire barrage au FN» était sa priorité.

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