L'Outre-mer n'est décidément pas le sujet de prédilection d'Emmanuel Macron. «La situation en Guyane, depuis plusieurs jours, est grave. Mon premier mot est celui d’un appel au calme parce que bloquer les pistes d’aéroport, bloquer les décollages, parfois bloquer le fonctionnement de l’île, ne peut être une réponse à la situation», a lancé le prétendant à l'Elysée, le 26 mars, depuis un marché de Saint-Denis, à la Réunion.
Sauf que la Guyane n'est pas une île – pas même une péninsule.
Cette méconnaissance manifeste des lieux évoqués rappelle irrésistiblement une autre bourde du même type, souligne un journaliste de BFMTV. En décembre 2016, Emmanuel Macron avait twitté «Mathias, lycéen à Bourg-en-Bresse. Il rejoint sa mère expatriée en Guadeloupe pour Noël»... semblant oublier que la Guadeloupe fait partie du territoire français.
Pour la députée (Les Républicains) Valérie Boyer, porte-parole du candidat François Fillon, cette bourde d'Emmanuel Macron rejoint une cohorte d'anciennes déclarations de celui-ci, jugées par certains méprisantes et déplacées, sur diverses catégories de la population française comme sur la culture nationale.
Par son évocation d'une insularité imaginaire de la Guyane, l'ex-ministre de l'Economie du gouvernement socialiste s'est également attiré les railleries et quolibets de nombreux internautes. «Les Guadeloupéens sont des "expatriés", la Guyane est une "île" : Macron ou l'art de mépriser l'Outre-Mer !», s'est par exemple indigné l'un d'entre eux.
D'autres utilisateurs de Twitter ont préféré employer des GIF pour exprimer leur sidération.
Les propos d'Emmanuel Macron sur la Guyane faisaient référence à la situation tendue que connaît cette dernière depuis quelques jours : les blocages se sont multipliés dans la région, qui souffre de graves défaillances en matière notamment d'éducation, de santé et de sécurité. Un mouvement de grève générale est prévu à partir du 27 mars.