Depuis plusieurs jours, la Guyane est le théâtre de vifs mouvements sociaux et de blocages : les habitants dénoncent la situation de la région, qui souffre de graves défaillances en matière notamment d'éducation, de santé et de sécurité. Alors qu'une grève générale est annoncée pour le 27 mars, à l'appel de 37 syndicats regroupés au sein de l'Union des travailleurs guyanais (UTG), le gouvernement français ne parvient pas à apaiser le climat de tension extrême qui règne sur place.
Symptôme de la gravité de la crise en cours, la compagnie aérienne Air France a annoncé qu'elle annulait ses vols pour Cayenne depuis la métropole jusqu'au 28 mars. Un peu partout, des barrages montés par les manifestants se multiplient aux ronds-points stratégiques du littoral guyanais, bloquant l’entrée de Cayenne. Les Etats-Unis ont même déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Guyane le 24 mars dernier. Autre conséquence des troubles : le même jour, le lancement d'une fusée Ariane a dû être ajourné sine die.
Une délégation interministérielle «de haut niveau», sous l'égide de Jean-François Cordet, conseiller maître à la Cour des comptes et ancien préfet de Guyane, s'est rendue sur place le 25 mars en début de soirée, afin de tenter de trouver un terrain d'entente avec les organisations ayant appelé à la grève. Ces dernières avaient en effet refusé de se rendre à Paris pour y tenir des discussions.
Pour l'heure, aucune solution efficace n'a encore été trouvée entre les parties. La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, citée par Le Monde, estimait pourtant le 25 mars que «la mission [avait] déjà annoncé des mesures très concrètes», comme le maintien d'un centre médical à Kourou ou un renforcement des dispositifs de lutte contre le trafic de drogue.
De son côté, le premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé les Guyanais à «l’apaisement, au calme et au dialogue parce que rien ne se construit dans le désordre et l’affrontement». Alors que plusieurs organisations étudiantes ont annoncé se joindre au mouvement de grève des salariés guyanais, la journée du 27 mars s'annonce d'ores et déjà comme un test pour le gouvernement.
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