France

Selon Mélenchon, des milliards d’euro de McDo partent au Luxembourg malgré la pauvreté des salariés

Jean-Luc Mélenchon a participé avec des membres de la CGT à une action de blocage d'un restaurant McDonald's à Paris. Ils protestaient contre la «rapacité» et la «cupidité» des multinationales, plaidant pour une «harmonisation fiscale» européenne.

Arrivé peu après midi, le 25 mars, devant le restaurant McDonald's proche de la gare de l'Est à Paris, le candidat de La France insoumise a été accueilli par une dizaine de syndicalistes de la CGT, qui scandaient : «Si t'aimes pas la fraude fiscale, tape dans tes mains.» Jean-Luc Mélenchon, venu «appuyer les luttes sociales», a fustigé le fonctionnement du groupe américain McDonald's, qui fait l'objet d'une plainte pour blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux.

«McDonald's est le symbole d'un système général de rapacité, de cupidité des multinationales qui pratiquent toutes la fraude fiscale», a déclaré le candidat à la présidence de la République.

Soupçonné de diminuer artificiellement ses bénéfices au moyen de redevances versées à sa maison mère européenne basée au Luxembourg, McDonald's est dans le collimateur du fisc français depuis plus de trois ans. «Qui a décidé d'organiser cette triche gigantesque ? C'est Jean-Paul Juncker», a accusé Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé à 75 millions d'euros le manque à gagner pour l'Etat français.

Une enquête préliminaire avait été ouverte début 2016 par le parquet national financier après le dépôt d'une plainte de représentants syndicaux contre McDonald's France pour «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée».

«Le système de flux financiers qui circulent entre restaurants et maison mère affaiblit chacun de nos restaurants», a affirmé Gilles Bombard, secrétaire général du syndicat CGT McDonald's, avec pour conséquence «pas de bénéfices, donc pas d'impôts sur les sociétés et pas de prime de participation pour les salariés».

Le candidat de La France insoumise a salué l'action des employés, estimant que le pays «possédait une force d'indignation très puissante», dont la campagne avait «besoin» mais «les affaires finissent par faire diversion», dans une allusion aux enquêtes visant le candidat des Républicains, François Fillon.

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Interrogé sur les célébrations du 60e anniversaire du traité de Rome, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour une «harmonisation fiscale et sociale» de l'Europe.

«L'Europe de demain ne sera pas celle d'aujourd'hui. A l'époque, Pierre Mendès France n'avait pas signé le traité de Rome [...] l'Europe du futur doit impérativement mettre en place l'harmonisation sociale et fiscale», a-t-il conclu. 

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