C'était un secret de polichinelle, dont RT France s'était déjà fait l'écho le 9 mars 2017. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, reprenant plus ou moins le refrain du vote utile, apporte donc son soutien à Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle. Le quotidien Ouest France a eu la primeur de l'annonce dans un entretien à paraître ce 23 mars 2017, Jean-Yves Le Drian l'a annoncé, comme prévu, à des élus du Conseil régional de Bretagne dont il se trouve être le président.
Entre l'actuel ministre de la Défense et l'ex-ministre de l'Economie, les signes de rapprochement s'étaient multipliés depuis plusieurs semaines. Emmanuel Macron avait ainsi loué l'action de Jean-Yves le Drian, également président du Conseil régional de Bretagne. Un modèle que le candidat d'En Marche ! a déclaré vouloir reprendre à l'échelle de la France. En retour, Jean-Yves Le Drian a fait bénéficier Emmanuel Macron de ses fiches expertes sur la Défense.
Mais Jean-Yves Le Drian avait dû calmer le jeu, François Hollande lui ayant demandé de retarder l'annonce de son ralliement jusqu'au 20 mars 2017.
Le Parisien avait alors rapporté que l'entourage d'Emmanuel Macron aurait «fait miroiter Matignon» au ministre breton. Un coup dur pour Benoît Hamon, candidat légitime du Parti socialiste (PS), du moins sur le papier. En meeting à Bercy, le candidat de la «Belle alliance» avait tenté une fourchette stratégique en rendant lui aussi hommage au ministre de la Défense.
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Peine perdue. Malgré les menaces d'exclusion – manifestement peu suivies d'effets – proférées par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, à l'encontre des ceux qui serait tentés de passer à l'ennemi, l'officialisation du soutien de Jean-Yves Le Drian pourrait bien donner le signal du ralliement d'autres membres du gouvernement qui rongent leur frein, à l'instar de Ségolène Royal.
La décision de Jean-Yves Le Drian de soutenir Emmanuel Macron plutôt que le candidat qui avait émergé lors de la primaire à gauche a suscité de nombreuses réactions. Notamment dans l'équipe de campagne de Benoît Hamon, où l'on dénonce un ralliement «inacceptable».