France

«Escroquerie aggravée» et «faux et usage de faux» : l'enquête sur François Fillon élargie

D'après des informations du quotidien Le Monde, les enquêteurs ont saisi à l'Assemblée nationale des documents incriminant les époux Fillon. Des faux auraient pu être produits pour justifier les rémunérations de Penelope Fillon.

Le premier vrai débat entre candidats sur TF1 le 20 mars devait donner le véritable coup d'envoi de la campagne présidentielle et occulter (un peu) les affaires. Mais d'après des révélations du Monde publiées le 21 mars, elles risquent de faire leur retour plus vite que prévu.

La cible ? François Fillon. Selon le quotidien vespéral, le parquet national financier (PNF) a, le 16 mars, délivré un réquisitoire supplétif pour «escroquerie aggravée, faux et usage de faux» aux trois juges d'instructions chargés des investigations concernant le candidat de la droite et son épouse. 

Penelope Fillon convoquée le 28 mars

Selon une source proche du dossier, ce réquisitoire fait suite à une perquisition menée courant mars à l'Assemblée nationale, après une première visite intervenue fin janvier, dans le cadre de l'enquête du PNF.

Lors de cette seconde perquisition, un certain nombre de documents ont été saisis, a précisé cette source.

Selon Le Monde, les enquêteurs ont notamment retrouvé des «feuilles, signées par Penelope Fillon», qui «comportaient différents calculs d'heures travaillées».

Les enquêteurs se demandent «si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés» à Penelope Fillon et «conforter la réalité de son travail d'assistante parlementaire».

Lire aussi : Démission de Bruno Le Roux : le spectre des affaires Fillon se dessine en contraste

«Il n'y a pas le moindre faux dans ce dossier», a contesté l'avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, en dénonçant une violation du secret de l'instruction. «Nous n'allons pas nous expliquer avant que nous allions devant les juges», a-t-il ajouté.

Ce réquisitoire supplétif est le même qui a déjà élargi le 16 mars l'enquête à des faits présumés de trafic d'influence dans la foulée des révélations sur les costumes de luxe de la maison Arnys d'une valeur totale de 13 000 euros offerts à François Fillon. L'avocat proche des milieux de droite Robert Bourgi, figure de la «Françafrique», a confirmé avoir offert ces costumes.

François Fillon a été mis en examen le 14 mars, une première pour un candidat majeur à l'Elysée, pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Son épouse est convoquée le 28 mars en vue d'une éventuelle mise en examen.