Exclure les petits candidats des débats présidentiels ? Rien de plus logique pourrait dire Benoît Hamon, c'est la loi. Lors du débat présidentiel sur TF1 et LCI, Benoît Hamon n'a pas eu un mot pour les candidats écartés. Et pour cause, il connaît bien les dispositions légales régissant l'accès aux médias des candidats, il en a co-signé le projet de loi organique qui sera votée en avril 2016, et qui oblige le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Est alors inséré à l'article 4 du chapitre II du texte de loi une nouvelle définition du principe d'«équité». Il sera désormais tenu compte de «la représentativité des candidats». Laquelle sera appréciée, en particulier, «en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections [...] et en fonction des indications des enquêtes d'opinion».
En clair, si le résultat des élections passées témoigne d'un attachement à l'onction du suffrage universel, les instituts de sondages se voient consacrés dans une loi organique comme critère d'appréciation. Benoît Hamon aurait donc été bien en peine de jeter la pierre à TF1. La chaîne, qu'on le déplore ou non, a agi en accord avec la loi en ne retenant que les cinq premiers candidats... selon les sondages.
Sur les cinq «grands» candidats qui ont eu les honneurs de TF1, seuls François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont pris la peine de déplorer l'absence des six autres compétiteurs, jugés trop «petits» par la chaîne.
Depuis le 30 juin 2016, le CSA, se conformant à la nouvelle législation, doit ainsi veiller à l'«équité» entre les candidats. Dans une période qui commence deux semaines avant le premier tour de l'élection, une autre règle s'applique : celle de l'égalité stricte du temps de parole, y compris les soutiens des candidats. Les petits candidats tiendront là enfin leur revanche.
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