France

Le Roux démissionne de son poste de ministre de l'Intérieur, Hollande «triste» selon Julien Dray

Pour que son action ministérielle ne puisse «prêter le flanc à aucune instrumentalisation», Bruno Le Roux a annoncé qu'il quittait la place Beauvau. Il est visé par une enquête sur des emplois présumés fictifs accordés à ses filles, alors lycéennes.

Il ne se sera pas écoulé plus de 24 heures après les révélations de l'émission Quotidien, pour que Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur depuis le 6 décembre 2016, démissionne. Afin de pouvoir se «consacrer à [sa] défense», a-t-il précisé avec gravité en conférence de presse ce 21 mars à Bobigny. Il a néanmoins clamé son innocence dans cette nouvelle affaire d'emplois présumés fictifs.

Visé par une enquête judiciaire ouverte par le parquet national financier, Bruno Le Roux  a en effet admis avoir employé ses filles en tant qu'assistantes parlementaires à l'Assemblée nationale alors que celles-ci, âgées aujourd'hui de 20 et 23 ans n'avaient qu'entre 15 et 16 ans.

Ne pas faire entrave à l'action du gouvernement

Le ministre a présenté sa démission comme motivée par le souci que sa politique ministérielle ne puisse «prêter le flanc à aucune instrumentalisation». Dans la foulée, l'Elysée a annoncé la nomination, en remplacement du ministre démissionnaire, de Matthias Fekl, actuel secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger.

Invité à réagir, Julien Dray a rapporté que François Hollande était «triste» pour Bruno Le Roux. Le proche du président de la République a pour sa part déclaré que le ministre de l'Intérieur démissionnaire était un «honnête homme [...] victime d'un contexte».

Le temps pour être ensemble n'est pas si fréquent

L'affaire avait été révélée par l'émission Quotidien le 20 mars, qui dévoilait que Bruno Le Roux avait employé ses filles, alors qu'elles étaient lycéennes puis étudiantes, en cumulant respectivement 14 et 10 CDD entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55 000 euros. «Le temps pour être ensemble n'est pas si fréquent», avait déclaré le ministre un peu plus tôt afin de justifier l'accès à l'emploi financé par l'argent public de membres de sa famille.

Bruno Le Roux avait rapidement confirmé les révélations, mais il s'était défendu en affirmant avoir agi en parfaite légalité. Il avait notamment invoqué «des embauches ponctuelles», réalisées «sur des étés ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence». Il devra désormais s'expliquer devant les juges.

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