France

Que sait-on de Ziyed Ben Belgacem, l'auteur de l'agression de l'aéroport d'Orly ?

L'homme abattu à l'aéroport d'Orly était connu des renseignements ainsi que de la police pour des actes de délinquance. Auteur de vols à main armé et impliqué dans des trafics de stupéfiants, il a été condamné à plusieurs reprises par la justice.

Une perquisition était en cours dans l'après-midi du 18 mars, à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), au domicile de l'homme abattu par des soldats de l'opération Sentinelle à l'aéroport d'Orly, a rapporté l'AFP. Agé de 39 ans (né le 14 février 1978) et de nationalité française.

Inscrit «J» au Fichier des personnes recherchées – c'est-à-dire qu'il était recherché par la police judiciaire –, Ziyed B. était jusqu'à son décès sous contrôle judiciaire pour un vol à main armé, a rapporté une source proche de l'enquête, toujours citée par l'AFP. Son casier judiciaire comporte neuf mentions, certaines concernant des trafics de stupéfiants. 

Si l'homme avait été «détecté comme radicalisé» dès 2011 par les autorités, la perquisition administrative dont il a fait l'objet en 2015 n'a «rien donné», a fait savoir une source policière citée par l'agence de presse française.

D'origine tunisienne, son casier comporte «neuf mentions» pour des faits de droit commun. En mars 2016, après avoir commis plusieurs vols par effraction à Paris, il avait été mis en examen et incarcéré pendant six mois avant d'être placé sous contrôle judiciaire. En 2001, il avait déjà été jugé devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour vols avec armes et tentatives de vols avec armes.

Le père de Ziyed B., actuellement entendu par la police sous le régime de la garde à vue en même temps que le frère de celui-ci, le décrit comme un consommateur de drogues «fragile psychologiquement», rapporte Europe 1. Le père de l'agresseur a ajouté qu'il n'imaginait pas que l'acte de son fils puisse avoir une connotation terroriste.

Course-poursuite violente jusqu'à l'aéroport

L'homme en question a été abattu dans la matinée du 18 mars, dans un commerce de l'aéroport d'Orly, après avoir tenté de voler l'arme à feu d'une militaire de l'opération Sentinelle. «Je suis là pour mourir par Allah», a-t-il déclaré au moment de passer à l'acte. Il détenait également un Coran dans son sac, ainsi qu'un bidon d'essence.

Il est en outre l'auteur d'une attaque sur des policiers et d'un «car jacking» survenus plus tôt dans la matinée. A 6h55, lors d'un contrôle routier au niveau d'un rond-point à la frontière entre Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) et Stains (Seine-Saint-Denis), le conducteur d'une Renault Clio blanche a tiré en direction de deux policiers au moyen d'un pistolet à grenaille, après leur avoir donné ses papiers. Un policier a été blessé dans cette attaque, tandis que le tireur a pris la fuite. Il a alors gagné un bar dont il était habitué dans le Val-de-Marne. Là, il a mis en joug la clientèle et a tiré plusieurs coups de feu.

Quittant le bar pour Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) quelques minutes plus tard, avec, à son bord, un tee-shirt maculé de sang, il a alors changé de véhicule : il aurait volé une Citroën Picasso, en tirant plusieurs coups de feu qui n'ont pas fait de blessés. Cette Picasso a été retrouvée à l'aéroport d'Orly.

J'ai fait une connerie ! J'ai tiré sur la police !

D'après BFMTV, Ziyed B. aurait envoyé un SMS à son frère et à son père dans la matinée, indiquant : «J'ai fait une connerie ! J'ai tiré sur la police !»

L'enquête ouverte par le parquet antiterroriste devrait permettre d'en apprendre plus sur les motivations qui ont provoqué cet étrange enchaînement d'actes violents.