France

L'enquête sur Fillon étendue aux costumes offerts, deux perquisitions chez le tailleur du candidat

Déjà sous le coup d'une enquête pour un emploi présumé fictif dont aurait bénéficié son épouse, le candidat de la droite va faire l'objet d'une enquête judiciaire en relation avec des costumes qui lui ont été offerts.

L'enquête sur de possibles emplois fictifs de l'épouse et des enfants de François Fillon a été étendue à des soupçons de trafic d'influence, a affirmé à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information de Marianne

En particulier, les conditions dans lesquelles des costumes de luxe ont été offerts au candidat, notamment en février, retiennent l'attention des enquêteurs. Deux perquisitions auraient ainsi eu lieu chez le tailleur parisien Arnys, dont le candidat était un client fidèle, révèle l'hebdomadaire.

Selon des informations du Journal du dimanche, un mécène non identifié aurait signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez le tailleur.

«Un ami m'a offert des costumes en février. Et alors ?», avait confirmé François Fillon en réponse le 13 mars, dans Les Échos, dénonçant des intrusions dans sa vie privée et affirmant ensuite que ces cadeaux n'avaient «rien à voir» avec la politique.

Aux deux costumes offerts en février s'ajouteraient selon le Journal du dimanche près de 35 500 euros «réglés en liquide» chez ce même tailleur, pour un montant de près de 48 500 euros au total depuis 2012. Ce point est contesté par l'entourage de François Fillon. «Jamais Arnys n'aurait accepté 35 000 euros en cash. Ça n'existe pas», a dit un membre de l'entourage du candidat de la droite à la présidentielle à l'AFP.

Comme le stipule la loi, les députés doivent déclarer au déontologue «tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié [...] en lien avec leur mandat», ce qui pourrait exclure les cadeaux de proches.

François Fillon a été mis en examen le 14 mars pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Au cœur de l'affaire, l'emploi présumé fictif, révélé fin janvier par Le Canard enchaîné, de l'épouse de François Fillon, Penelope, comme assistante parlementaire de son mari ou de son suppléant à l'Assemblée nationale, pour une rémunération totale de 680 000 euros net.