France

Bras de fer entre le maire de Grande-Synthe et Le Roux sur le démantèlement du camp de migrants

Après le démantèlement de la «Jungle» de Calais, c'est l'avenir du camp de Grande-Synthe (Nord), qui fait débat. Après plusieurs incidents, le ministre de l'Intérieur demande sa fermeture imminente, mais le maire ne l'entend pas de cette oreille.

«On ne peut plus laisser les choses continuer comme cela», a lancé Bruno Le Roux à propos du camp de migrants de Grande-Synthe, dans le Nord, lors d'une audition devant une commission du Sénat le 15 mars.

Dénonçant des comportements «inacceptables» dans ce camp où vivent quelque 1 500 migrants, le ministre de l'Intérieur a annoncé : «La question n'est plus seulement aujourd'hui celle du rétablissement de l'ordre public, mais celle du démantèlement progressif du camp, qui doit pouvoir démarrer le plus rapidement possible.»

De son côté, le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, a vivement protesté contre l'annonce du ministre.

«Je n'étais pas au courant du tout, je suis très surpris ! Je ne suis pas d'accord», a-t-il déclaré à l'AFP, avant de poursuivre : «Ce camp est aujourd'hui plus que nécessaire car si on en est là aujourd'hui, c'est parce que la réponse humanitaire n'était pas suffisante.»

Ouvert en mars 2016 à l'initiative de la mairie, qui assure respecter les normes internationales, le camp a été le théâtre de rixes et de tensions entre réfugiés. Encore récemment, une fusillade y a éclaté, blessant trois personnes.

Cinq mois séparent la nouvelle déclaration de Bruno Le Roux du démantèlement du camp de Calais, où s'entassaient plusieurs milliers de migrants dans des conditions insalubres.

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