France

Patrimoine de Macron : l'association anticorruption Anticor demande des comptes

Anticor souligne un «manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclaré» de l'ancien banquier. L'association a saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pour en «vérifier le caractère exhaustif, exact et sincère».

L'association anticorruption Anticor a annoncé le 13 mars avoir saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) afin de lui demander de «vérifier le caractère exhaustif, exact et sincère» de la déclaration de patrimoine du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron.

Dans sa déclaration signée le 24 octobre 2014, Emmanuel Macron indique avoir perçu, en tant qu'employé de la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, «3,3 millions d'euros de revenus avant impôts», de 2009 jusqu'à son entrée au gouvernement comme ministre de l'Economie en août 2014, selon un communiqué d'Anticor.

L'association anticorruption souligne un «manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclaré», qui a été relevé par certains médias.

Dans sa déclaration de patrimoine, le candidat d'En marche! avait fait état d'un patrimoine de «1,2 million d'euros et d'un endettement de un million d'euros», «soit un patrimoine net de seulement 200 000 euros». De quoi susciter des «interrogations», selon Anticor.

Les parlementaires et membres du gouvernement ont l'obligation de déclarer leur situation patrimoniale à la HATVP au début et à la fin de leurs fonctions ou de leur mandat. 

«La déclaration de patrimoine d'Emmanuel Macron a été contrôlée à deux reprises en 2014, puis en 2016 [à son départ du gouvernement], avant publication par la HATVP qui n'a pas eu à faire d'observations», a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. 

Pour devancer la polémique, l'ancien employé de la banque Rothschild s'est confié au journal La Croix à ce sujet.

«J’avais le statut d’indépendant», s'est-il justifié, avant d'expliquer qu'il devait retirer «cotisations sociales patronales, salariales, puis l’impôt sur le revenu». En rejoignant François Hollande à l'Elysée, l'ancien banquier estime que sa rémunération avait été divisée par 15.

«Au point que je ne gagnais plus assez pour payer mes impôts», a-t-il affirmé.

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