France

Peillon évoque les chambres à gaz pour convaincre sur l’«UMPS», En Marche ! demande son retrait

Après avoir assuré qu’Emmanuel Macron représentait une alliance entre le centre-droit et le centre-gauche souvent dénoncée par le Front national, le socialiste s’est quelque peu pris les pieds dans le tapis en voulant convaincre les téléspectateurs.

Léger malaise sur le plateau de Franceinfo, où Vincent Peillon, engagé derrière le candidat socialiste Benoît Hamon, était invité le 10 mars.

Alors qu’un journaliste de la chaîne d’actualité lui reprochait de donner raison à Marine Le Pen, en affirmant que l’«UMPS» existait bel et bien, l’ancien ministre de l’Education s’est lancé dans une périlleuse explication : «Non, oui, enfin, il semblerait qu’il y ait des gens de l’UMP [désormais LR] et du PS qui se mettent ensemble donc vous savez, il y a quelque chose, heureusement, de têtu dans l’histoire – c’est comme ça qu’on sait qu’il y a eu des chambres à gaz et qu’on ne peut pas le nier. Il y a aujourd’hui des gens de l’UMP […] il y a aujourd’hui des gens du PS.»

«Je suis sur des faits. Vous me dites : "Vous êtes sur une interprétation" […] On n’est pas dans l’interprétation. Il faut nuancer», a poursuivi Vincent Peillon.

Le 8 mars, sur la chaîne d’information CNEWS, l’ancien candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire avait déploré qu’Emmanuel Macron soit soutenu par un ancien ministre chiraquien, Jean-Paul Delevoye.

«Qu’est-ce que dit Marine Le Pen depuis des années ? Elle dit l’UMPS : ce sont les mêmes. Qu’est-ce qu’est Emmanuel Macron ?», s’est interrogé Vincent Peillon, avant de concéder que le candidat du mouvement En Marche ! représentait l’«UMPS».

Le terme, dont la paternité est attribuée à l’ancien président du Front national (FN) Jean-Marie Le Pen, vise à dénoncer des similarités entre l’ancien parti de centre-droit et celui de centre-gauche.

En Marche ! dénonce sa comparaison «avec les chambres à gaz»

Dans un communiqué de presse, le porte-parole du mouvement d’Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, a demandé que Benoît Hamon mette à l’écart Vincent Peillon de sa campagne.

Estimant que ce dernier «a franchi un pas supplémentaire dans l’ignominie», le porte-parole poursuit : «Pour parvenir à leurs fins, ils [les soutiens de Benoît Hamon] considèrent que tous les moyens sont bons, y compris celui consistant à emprunter désormais aux pires ficelles de la famille Le Pen.»

«La comparaison d’En Marche avec les chambres à gaz est un point de non-retour», conclut le texte.

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