France

Mur anti-clandestins de Donald Trump: Hollande, Ayrault et Macron mettent en garde le groupe Lafarge

Le président français, le ministre des Affaires étrangères, mais aussi le candidat de E.M! ont indiqué au leader mondial des matériaux de construction qu'ils n'appréciaient pas sa participation à la construction du mur entre les USA et le Mexique.

«Il y a des marchés sur lesquels il faut être prudent avant de déclarer sa candidature», a affirmé François Hollande, interrogé lors d'une conférence de presse du 9 mars à Bruxelles sur les intentions du premier cimentier mondial à l'égard du chantier controversé voulu par son homologue américain.

Le chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault, avait déjà appelé LafargeHolcim à «bien réfléchir» avant de vendre son ciment pour la construction de ce mur à la frontière avec le Mexique. «D'autres clients, dans le monde, vont regarder cela avec une certaine stupéfaction. [...] Les entreprises [...] ont aussi une responsabilité sociale et environnementale», a-t-il poursuivi.

«Qu'on soit une entreprise privée, dont les quartiers généraux sont qui plus est en Suisse, n'affranchit pas d'avoir une conscience éthique et de se poser la question avant de participer à certains projets», a déclaré Emmanuel Macron à l'encontre de LafargeHolcim, en marge d'un déplacement à Bordeaux. Et de poursuivre :

«Je pense que, quels que soient aujourd'hui les projets, nos entreprises ont une responsabilité sociale et environnementale et elles participent à l'ordre du monde», a déclaré le candidat d'En Marche! à la présidentielle, interrogé sur le sujet. 

LafargeHolcim se défend de faire de la politique

Dans un entretien accordé à l'AFP à New York, le PDG du groupe franco-suisse, Eric Olsen, avait, plus tôt, indiqué que LafargeHolcim était «prêt à fournir [ses] matériaux de construction pour tous types de projets d'infrastructures aux Etats-Unis».

«Nous sommes le premier cimentier aux Etats-Unis [...]. Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays», avait fait valoir le dirigeant, soulignant : «Nous ne sommes pas une organisation politique.»

Le projet de mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Il est à l'origine d'une crise diplomatique entre Mexico et Washington et suscite de vives critiques à travers le monde.

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Le patron du groupe franco-suisse a par ailleurs refusé de s'exprimer sur le financement indirect par Lafarge en 2013 et 2014 de groupes armés en Syrie, pays déchiré par la guerre, pour maintenir en activité une de ses cimenteries.