France

Alain Juppé : «Sarkozy a cherché à contrôler le parti» pour «caser Baroin»

D'après le maire de Bordeaux, Nicolas Sarkozy aurait tenté de manipuler les cadres du Parti Les Républicains (LR), pour faire accepter la candidature de François Baroin. Cette option est tombée à l'eau, après le conseil politique du 6 mars.

Le camp républicain a retrouvé un semblant de cohésion à l'issue de la journée du 6 mars, qui a vu Alain Juppé renoncer «une bonne fois pour toutes» à la course à l'Elysée. Le bureau politique du parti a également confirmé son soutien à François Fillon. Reste que les luttes de pouvoir qui ont fait rage, dans l'ombre entre les ténors de la droite au cours de ces derniers jours, commencent déjà à refaire surface...

Moi, je n’ai pas une bonne opinion de Baroin. Il n’a pas d’idées et il ne travaille pas

Le 1er mars dernier, après l'annonce de la convocation de François Fillon par les juges en vue d'une mise en examen, les cadres du parti s'étaient déchirés au sujet des mesures à prendre pour sauver la campagne de la droite.

Certains ont prôné le désistement du candidat désigné par la primaire. Ainsi, d’après des propos d’Alain Juppé rapportés par le Canard enchaîné du 8 mars, l’ex-président de la République a tenté de pousser son protégé, François Baroin au grand dam des fillonistes, mais aussi des juppéistes. «Cette élection est perdue. Sarkozy a tenté de nous manipuler en cherchant à contrôler le parti et à caser Baroin. Moi, je n’ai pas une bonne opinion de Baroin. Il n’a pas d’idées et il ne travaille pas», aurait ainsi lâché le maire de Bordeaux, selon le palmipède.

Des proches de Nicolas Sarkozy contraints de faire machine arrière

Des Sarkozystes traditionnels, d’ailleurs, avaient ouvertement prôné la candidature de François Baroin durant cette période confuse. Nadine Morano avait le 6 mars appelé sur Twitter les élus à apporter leur parrainage au sénateur de l'Aube.

De même, le député du Rhône, Georges Fenech, avait successivement défendu une candidature Juppé, puis Baroin, dénonçant la «prise d’otage de l’élection présidentielle par François Fillon».

Ces soutiens à François Baroin ont fait long feu : Georges Fenech a annoncé, le 6 mars sur BFM TV, qu’il ferait campagne aux côtés du Sarthois, parce que «l’heure est grave». Quant à Nadine Morano, elle semble assumer avec difficulté le soutien final du comité politique des Républicains à François Fillon. A une journaliste qui lui demandait, le 7 mars, si elle ralliait finalement l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, elle avait répondu avec colère : «Mais vous nous emmerdez les médias, toujours à poser des questions… Je vous parle de l’intérêt de la France !». Ambiance.

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