«A un certain moment, est-ce qu’il y a une question de niveau de rémunération des parlementaires en France ? La réponse est oui, je le pense. Je le dis ; ce n’est pas politiquement correct, mais je le dis». Invité sur le plateau de France Info le 7 mars, le député Les Républicains (LR) rebondissait à des propos tenus la veille par Patrick Stefanini, membre du Conseil d'Etat et ex-directeur de campagne de François Fillon. Ce dernier avait déclaré sur Europe 1 que l'emploi par les élus de membres de leur famille en tant qu'attachés parlementaires – tel que l'a fait le couple Fillon – correspondait à des «compléments de rémunération».
Si Hervé Mariton reconnaît que son salaire de parlementaire – 5 000 euros nets mensuels – est «confortable», il juge néanmoins que ce montant est très bas au regard de ce qui se fait dans les autres pays européens. Or, un niveau de rémunération aussi «faible», selon lui, faciliterait le développement de la corruption.
Pour illustrer ses inquiétudes, le député de la Drôme rapporte une phrase que lui aurait confiée un de ses collègues de l'Assemblée nationale : «Si on continue comme ça : polémique, discrédit du politique, conditions matérielles – sauf peut-être les accommodements que décrit Stefanini – à un moment on trouvera pour être parlementaire en France des retraités, des riches ou des nuls».
En d’autres termes, suggère le député de droite : il conviendrait d’aligner la rémunération des parlementaires au niveau de celle des hauts fonctionnaires (comme cela était le cas auparavant), pour obtenir des élus talentueux… et non corrompus.