France

Grand rassemblement et petites tractations, Les Républicains draguent de nouveau l'UDI

Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde veut un nouveau candidat pour la droite, mais Luc Chatel (LR) pense pouvoir renouer avec les centristes. Tout dépendra du nombre de circonscriptions que la droite est prête à céder lors des législatives.

Le divorce entre Les Républicains (LR) et l'Union des démocrates et indépendants (UDI) fera-t-il long feu? Luc Chatel, le président du conseil national LR fait en tout cas son possible pour rabibocher les deux partis au lendemain du soutien unanime reçu par François Fillon de la part de son camp. Sur les ondes de la radio RTL, le député de la Haute-Marne a assuré le 7 mars que le candidat LR était prêt à «prendre des initiatives», notamment à «renouer avec les centristes».

Luc Chatel a fait passer son message alternant main tendue et menace : «Il va y avoir des discussions qui vont être engagées. Il y avait un accord sur les législatives qui était pratiquement bouclé, nous souhaitons qu'il puisse aboutir», a t-il déclaré, en référence aux 68 circonscriptions gagnables que LR était prêt à céder à l'UDI. 

«L'accord n'est pas caduque, il avait été suspendu», veut-il croire, avant de mettre un frein aux velléités que pourraient avoir les centristes de mettre un prix trop élevé à leur retour : «Ce que je note, c'est qu'un certain nombre des amis de Jean-Christophe Lagarde souhaitent qu'on boucle un accord.»

Vraie posture politique ou simple stratégie, Jean-Christophe Lagarde n'avait de son côté pas relâché la pression, malgré le énième renoncement d'Alain Juppé la veille : «Il faut que LR change de candidat pour avoir une chance de gagner.»

Une position qui ne fait pas l'unanimité au sein même de sa formation, Hervé Morin en tête. «[Jean-Christophe] Lagarde a annoncé que l’UDI se retirait de la campagne sans qu’aucune instance ni personne ait été réuni», s'est-il plaint au journal Le Monde, n'hésitant pas à prendre à contre pied le président de son parti : «Nous sommes sur une ligne claire de soutien à Fillon et d’un accord avec LR.»
Les centristes pourraient y voir plus clair au soir du 7 mars, le parti réunissant son bureau exécutif pour définir une stratégie commune. Ou entériner son éclatement.

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