France

L'Europe de la Défense, une «vision terrible» pour Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle, a critiqué l'idée de relancer la construction européenne par une politique de défense commune, «vision terrible» et sans «intérêt» selon lui.

«Penser que l'on va relancer l'Europe par l'Europe de la Défense, c'est une vision terrible. On n'a pas fait l'Europe pour ça mais pour faire la paix», a plaidé Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse à Paris.

Il s'est ainsi élevé contre le projet «aventurier» de François Hollande qui s'est prononcé pour une Europe de la Défense avant le mini-sommet qui s'est tenu le 6 mars à Versailles avec les dirigeants allemand, espagnol et italien.

Le leader de La France Insoumise a brocardé cette «Europe de la Défense qui a la caractéristique de ne jamais dire contre qui elle a l'intention de se défendre» et a martelé : «C'est en réalité l'Europe de la guerre», estimant que «le président de la République française, à 60 jours de son départ, n'[était] pas légitime à engager la France dans des projets qui portent sur plusieurs années».

«Pour moi, la France doit rester indépendante sur le plan militaire», a encore exhorté Jean-Luc Mélenchon tout en soulignant que, s'il y avait des «actions à conduire en-dehors des frontières», elles devaient être entreprises «sous le commandement de l'ONU».

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«Quand on dit qu'on va mettre les capacités de la France au service de la défense européenne, c'est une idée sympathique mais privée de réalisme», a encore déclaré Jean-Luc Mélenchon, pointant un désaccord stratégique avec le candidat socialiste Benoît Hamon, qui veut faire des capacités militaires de la France un levier de négociation des réformes économiques au niveau européen. 

«Ça voudrait dire quoi ? Que nous nous trouverions engagés dans tous les conflits européens à venir ? Y compris ceux que pourraient déclencher inopinément les pays mitoyens de la Russie ? C'est hors de question», a-t-il tempêté.

Dans ce cadre, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour une meilleure inclusion «de la Russie dans le dispositif de gestion de paix».

«Les Russes doivent être impliqués dans une politique de paix européenne comme des partenaires et pas comme des adversaires», a renchéri le leader de la France insoumise en se disant «très inquiet de l'ambiance qui règne au Parlement européen». «Il y a une mentalité antirusse primaire totalement aveugle. C'est une erreur», a ainsi estimé Jean-Luc Mélenchon.