Le Parlement européen a approuvé le 2 mars la levée de l'immunité parlementaire de la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen. Cette décision avait été réclamée par la justice française qui lui reprochait d'avoir diffusé des images d'exactions commises par Daesh sur son compte Twitter. Le 28 février, la commission des affaires juridiques du Parlement européen avait donné son feu vert à cette levée d'immunité.
En décembre 2015, la présidente du FN avait diffusé trois photos sur Twitter avec le texte «Daesh c'est ça!» : un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur son dos. Marine Le Pen entendait à l'époque protester contre ce qu'elle avait qualifié de «parallèle ignoble», fait par le journaliste vedette du groupe BFMTV et RMC, Jean-Jacques Bourdin, entre Daesh et son parti.
Les faits reprochés à Marine Le Pen peuvent être punis de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Convoquée par un juge d'instruction en avril 2016, la présidente et candidate du FN avait refusé de s'y rendre, invoquant son immunité parlementaire.
La levée de cette immunité est immédiate. Elle ne concerne que cette enquête sur ses tweets et n'a aucune incidence sur celle qui concerne de présumés emplois fictifs d'assistants de députés du Front national au Parlement européen. Dans le cadre de cette autre affaire, Catherine Griset, le chef de cabinet de Marine Le Pen, ainsi que le garde du corps de la présidente du FN avaient été placés en garde à vue le 22 février.
Si le garde du corps a été relâché, Catherine Griset a été mise en examen pour recel d'abus de confiance.
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