Un rappeur, qui fait l'objet de poursuites d'une association l'accusant de tenir des propos anti «Français de souche» et que la justice avait jusqu'à présent rejetées, sera rejugé, en vertu d'une décision de la Cour de cassation, consultée le 1er mars par l'AFP.
Le rappeur Saïdou, de son vrai nom Saïd Zouggagh, et le sociologue Saïd Bouamama avaient conjointement publié en 2010 un livre et un CD au titre commun, Nique la France, initiative née de leur mécontentement face au climat de l'époque, symbolisé par l'existence entre 2007 et 2010 du ministère de l'Identité nationale.
L'Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), avait engagé des poursuites contre de nombreux passages de la chanson pour injure à caractère racial et provocation à la discrimination envers les «Français de souche».
«Ce que j'en pense, de leur identité nationale, de leur Marianne, de leur drapeau et de leur hymne à deux balles. Je vais pas te faire un dessin, ça risque d'être indécent, de voir comment je me torche avec leur symbole écœurant», disait notamment la chanson.
Les poursuites avaient échoué, le tribunal correctionnel de Paris comme la cour d'appel de Paris estimant que les «Français de souche» ne constituent pas un groupe de personnes au sens de la loi.
Mais la Cour de cassation, saisie par l'Agrif, a estimé que les propos poursuivis désignent, à travers les références aux symboles de la République, les «personnes appartenant à la nation française».
Raison pour laquelle la Cour a ordonné un troisième procès pour le seul rappeur, devant la cour d'appel de Lyon.
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