France

En visite à Toulon, Emmanuel Macron de nouveau chahuté par des pieds-noirs (IMAGES)

Afin d'éteindre la polémique liée à ses propos sur la colonisation «crime contre l'humanité», Emmanuel Macron a paraphrasé à Toulon la célèbre phrase de de Gaulle : «Je vous ai compris». Le même jour, des pieds-noirs faisaient entendre leur colère.

Le polémique que le leader du mouvement En Marche! a déclenché en qualifiant la colonisation de «crime contre l'humanité» n'est pas enterrée : d'après l'AFP, quelque 150 personnes se sont rassemblées devant le principal accès d'un meeting organisé au Zénith de Toulon (Var) par Emmanuel Macron, le 18 février. Le «comité d'accueil», formé notamment à l'appel du Front national, scandait : «Macron trahison».

Des photographies de la mobilisation anti-Macron ont été diffusées sur Twitter.

La veille, c'est à Carpentras (Vaucluse) qu'une trentaine de manifestants pieds-noirs avaient interpellé le candidat à l'élection présidentielle.

Macron : «Je vous ai compris !»

L'ex-Premier ministre a néanmoins pu mener son meeting comme prévu. «Donc je le dis aujourd'hui, à chacun et chacune dans vos conditions, dans vos histoires, dans vos traumatismes, parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime. Parce que la République, elle doit aimer chacun !», a-t-il lancé à la fin de sa réunion, où il a tenté de clore la polémique sur la colonisation.

S'adressant aux rapatriés d'Algérie et aux anciens combattants et victimes de la guerre (1954-1962), Emmanuel Macron les a appelés à ne pas céder à la haine.

«Cette haine, ce ressentiment que vous pouviez avoir, cette peur et cette frustration, elle a été récupérée, ici dans ces terres, on l'a vu dehors, par des marchands de la haine», a déclaré Emmanuel Macron.

Début juin 1958, le général de Gaulle, tout juste revenu au pouvoir, avait lancé un retentissant «je vous ai compris» à Alger, dans un discours où il tentait à la fois de s'adresser aux indépendantistes algériens du FLN, aux militaires français et aux civils pieds-noirs en pleine guerre d'Algérie.

Dans une longue tirade de plusieurs minutes, chargée d'émotion mais parfois confuse, Emmanuel Macron a de nouveau refusé de revenir sur ses propos ou de s'excuser. Mais au lieu de «crimes contre l'humanité», il a cette fois parlé de «crimes contre l'humain».

«Je ne veux pas revenir sur les haines recuites, mais j'ai en même temps nommé les choses. On ne vous a dit, ou vous n'avez voulu entendre, qu'une partie de la chose», a expliqué l'ancien membre du gouvernement socialiste.

«J'ai dit en effet les responsabilités de la France quant à son passé, pas simplement en Algérie, quant à notre passé colonial». «Et on doit le regarder en face ce passé colonial, et oui, c'est un passé dans lequel il y a des crimes contre l'humain», a-t-il dit. Emmanuel Macron s'est encore dit désolé d'avoir blessé et offensé certains. Il dit ainsi ne pas avoir voulu blesser qui que ce soit.

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