France

«La vraie dynamique pour l'instant» est du côté de Marine Le Pen, estime Julien Dray

Le conseiller régional socialiste Julien Dray, proche de François Hollande, s'est dit «très inquiet de la tournure des événements», jugeant que la vraie dynamique était du côté du Front national et de Marine Le Pen, appelant la gauche à un sursaut.

«Je suis très, très inquiet de la tournure des événements, parce qu'on a une drôle de campagne [présidentielle], c'est un peu comme la drôle de guerre en 1940. C'est-à-dire que chacun est content, chacun pense que tout va bien», a déclaré Julien Dray sur Radio J.

«La vraie dynamique pour l'instant, on le voit, elle est du côté, malheureusement, et c'est extrêmement grave, de Marine Le Pen», a affirmé le conseiller régional d'Ile de France, notant un «double phénomène» : une crise à droite et «une gauche qui ne prend pas la mesure de ce qui est en train de se passer».

«On voit bien que l'alternative n'existe pas à droite, ou va avoir énormément de mal à exister [...] et donc il faut que la gauche, ce n'est plus simplement un objectif, c'est aujourd'hui un devoir, puisse se constituer en alternative face à l'extrême droite», a-t-il développé, précisant que pour lui, «la gauche va d'Emmanuel Macron jusqu'à Jean-Luc Mélenchon».

«L'essentiel aujourd’hui c'est ce qui peut nous réunir, ce n'est pas ce qui peut nous diviser», a estimé Julien Dray, qui avait soutenu Vincent Peillon au premier tour de la primaire de la gauche.

«Tous les candidats pour l'instant sont dans la culture de leur spécificité, mais ne mettent pas en avant la nécessité de se rassembler», a-t-il déploré, comme dans un rappel à l'ordre.

«On a grosso modo un bon mois pour arriver à créer les conditions d'un sursaut républicain qui doit être large», a-t-il jugé. «La main est tendue à toutes les forces», a-t-il dit, appelant la gauche à «être capable de ressusciter l'esprit du Conseil national de la résistance». Ce qui pourrait, à ses yeux, inclure «jusqu'à une partie de la droite modérée». 

Julien Dray a esquivé la question de savoir si Emmanuel Macron pourrait être le «De Gaulle» de ce rassemblement. «Si vous mettez en avant les questions de personnes, vous êtes paralysé aujourd'hui», a-t-il conclu.

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