«Une opération qui tourne mal» : c'est en ces termes que l'IGPN (l’Inspection générale de la police nationale) a qualifié l'interpellation très violente du jeune Théo, qui a conduit à son hospitalisation, d'après des informations rapportées par la chaîne LCI. Dans ses premiers comptes rendus remis à la juge d'instruction chargée de l'affaire, la police des polices, après visionnage des images de vidéosurveillance de la fameuse arrestation, estime qu'il s'agit d'un «accident grave et réel», mais exclut la piste d'un viol délibéré.
«C’est très grave, indubitablement, ça peut être des violences ayant entraîné une infirmité permanente. Mais ce n’est pas un viol», considère-t-on à l'IGPN, toujours selon LCI. La police des polices pense en effet qu'il n'y a pas eu de volonté délibérée d'un des agents interpellant le jeune Théo de lui introduire une matraque dans l'anus, contrairement à ce que le jeune homme a déclaré. Les enquêteurs de l'IGPN assurent que le résidant d'Aulnay-sous-Bois ne s'est pas laissé menotter, et que l'un des policiers a utilisé une matraque afin de le mettre à genou. Aucun d'entre eux, affirment-ils, n'a demandé à Théo de baisser son pantalon.
Il revient à présent à la juge d'instruction de visionner la vidéo (ce qui n'a pas encore été le cas, rapporte LCI, pour des raisons techniques), afin de pouvoir faire son propre jugement sur les faits, puis requalifier ou non les poursuites pour viol ciblant l'un des policiers.
Manifestations et violences urbaines depuis l'interpellation brutale
A la suite de l'interpellation du jeune habitant d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) de 22 ans, un policier a été mis en examen pour viol (alors que celui-ci plaide l'accident) et trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion. Gravement blessé au niveau du rectum, Théo a dû être opéré et s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
La publication d'une vidéo de son arrestation par Le Parisien, le 4 février, a provoqué une série de manifestations contre les violences policières, mais aussi des émeutes nocturnes dans des villes de Seine-Saint-Denis.