Alors que des habitants de Calais s’inquiètent du retour des migrants, trois mois seulement après le démantèlement du camp de réfugiés, la mairie de Calais a annoncé le 8 février avoir déposé une plainte contre X après la découverte de sacs de couchage sur un terrain appartenant à la ville.
Les autorités municipales soupçonnent en effet les migrants de séjourner dans des préfabriqués modulaires mis à la disposition du Secours Catholique par la ville.
«Dans ces [préfabriqués] modulaires, le Secours catholique reçoit les migrants pour leur délivrer des renseignements administratifs, etc... mais l'association n'est pas autorisée à héberger des migrants dans ces modulaires», a ainsi affirmé Emmanuel Agius, premier adjoint au maire, à l'agence de presse AFP.
Selon la mairie, la plainte pour «installation en réunion sur un terrain appartenant à autrui» a été déposée le 31 janvier au commissariat de Calais.
«Toute personne entravant un lieu privé de manière illicite peut faire l'objet d'une plainte», a par ailleurs ajouté Emmanuel Agius, précisant qu'il s'agissait «d'une procédure régulièrement employée en cas de soupçon de squat».
Le Secours catholique monte au créneau et dénonce le rôle des pouvoirs publics
Le Secours catholique a vivement réagi à la décision municipale par le biais d'un de ses responsables, Vincent de Coninck. Ce dernier a notamment expliqué : «Ce n'était pas un squat, mais un abri : les migrants, essentiellement des mineurs, qui s'abritaient sous les modulaires en attendant l'ouverture du lieu d’accueil.»
L'association est actuellement engagée dans un bras de fer avec la mairie de Calais et a par exemple procédé à l'installation de douches destinées aux migrants, malgré l’opposition des autorités municipales.
Dans un communiqué, le Secours catholique a par ailleurs dénoncé le dépôt de plainte pour «installation sur le terrain d’autrui», tout en critiquant le rôle des autorités : «Que font les pouvoirs publics pour porter assistance [aux migrants] à nos frontières ? Rien, ou si peu. Les forces de police sont au contraire mobilisées jour et nuit pour déloger [les migrants] sans relâche de leurs abris sommaires.»
Au moment du démantèlement très médiatisé de la «Jungle» de Calais, le gouvernement avait promis la fin des campements illégaux de migrants en France. Pourtant, si aucun campement n'est autorisé dans le Calaisis, entre 300 et 400 réfugiés se trouveraient actuellement dans la ville de Calais, selon le Secours catholique.