Le choix de Roman Polanski pour présider la 42e cérémonie des César «était un choix indiscutable», a affirmé à l'AFP Alain Terzian, le président de l'Académie.
«Il a pris la décision souveraine de ne pas donner suite. Le reste appartient à chacun», a-t-il souligné, évoquant «l'une des plus grandes figures du cinéma mondial, et reconnu comme tel». «C'était le seul regard que nous devions avoir, le regard sur les artistes et leur travail, ce que nous avons fait», a-t-il insisté.
Si de nombreux internautes, ainsi que la ministre du Droit des femmes Laurence Rossignol se sont satisfaits de cette décision, certaines personnalités n'ont pas hésité à s'en émouvoir.
«Roman Polanski renonce à être le président des Césars après la pression féministe. Ça me dérange profondément !», a tweeté Maitena Biraten, ex-animatrice sur Canal +.
Maître Eolas, s'est lui fendu d'une série de messages visant à soutenir le réalisateur franco-polonais. Répondant à un internaute soutenant que Roman Polanski pouvait tout à fait rentrer aux Etats-Unis, contrairement à ce qu'affirmait l'avocat, Maître Eolas a comparé le réalisateur à un réfugié de guerre, avant d'affirmer qu'«assimiler» la victime de 13 ans à une enfant était «absurde».
Le directeur du festival de Cannes Thierry Frémaux a lui estimé qu'il n'aurait pas fallu «ajouter des problèmes aux problèmes», en rappelant ces accusations de viol sur mineur.
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Le comédien Gilles Lellouche a défendu le réalisateur dans les colonnes du Parisien. «En France, on fait des polémiques de tout. On meurt de ça dans ce pays. Selon moi, il faut être cohérent. Polanski vit en France depuis quarante ans. Les faits qui lui sont reprochés précèdent cette arrivée. [...] Faire un scandale seulement aujourd'hui parce qu'il est président des César, ça n'a pas de sens», a-t-il estimé. Néanmoins, celui-ci a modéré ses propos dans un tweet expliquant qu'il ne faisait que «souligner [une] incohérence».
Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture, avait souhaité sur France Info «qu'on laisse [Roman Polanski] présider cette cérémonie», saluant un «très grand réalisateur». «C'est quelque chose qui s'est passé il y a 40 ans», avait-elle déclaré afin de relativiser les accusations. La compagne d'Arnaud Montebourg aurait reçu, suite à ses propos, des menaces de viol.
Sous la pression d'associations féministes, le réalisateur de 83 ans, installé en France depuis des années, a renoncé à présider les César, en raison d'une accusation de viol sur une mineure américaine.
Libéré sous caution après 42 jours de prison, le cinéaste, alors âgé de 43 ans lors des faits, avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux» avec une mineure mais nié le viol. Il s'était enfui des États-Unis avant le verdict.
Considéré depuis comme un «fugitif» par les Etats-Unis, il court toujours le risque d'y être extradé lors de ses déplacements hors de France.
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