France

Premier tour de la primaire de la gauche : soutiens affichés, premières piques entre Hamon et Valls

Arrivé en tête, Benoît Hamon peut bénéficier du soutien d'Arnaud Montebourg, troisième homme de ce premier tour. La campagne en vue du second tour s'annonce complexe pour Manuel Valls, qui a lancé les hostilités.

Au terme du premier tour de la primaire de la gauche, qui a surtout été marqué par une participation sans enthousiasme autour de 1,5 millions de votants, Benoît Hamon et Manuel Valls se sont qualifiés pour le second tour, obtenant respectivement 36,12% et 31,24%. Rapidement, les autres candidats se sont positionnés, apportant leur soutien (ou non) à l'un des deux finalistes.

Sans surprise, Arnaud Montebourg, qui a obtenu environ 17,69% des voix, a indiqué qu'il «voterait pour Benoît Hamon» au second tour et qu'il «appelait ses électeurs à en faire de même» au second tour. 

Avec 6,82% des voix, Vincent Peillon effectue un score plus faible que prévu, lui qui tablait pourtant sur le soutien très médiatique de la maire de Paris Anne Hidalgo... Il a refusé de donner une consigne de vote.

François de Rugy, avec 3,49% des voix, n'a pas exprimé de préférence, mais a souhaité rencontrer Benoît Hamon et Manuel Valls avant de se prononcer. Sylvia Pinel, candidate du parti radical, a apporté son soutien à Manuel Valls, lui confiant ses 2,1% de voix. Jean-Luc Bennahmias, quant à lui, est le dernier de ce scrutin, avec 1,6% ; il ne s'est pas exprimé quant à son soutien.

Début des hostilités entre les deux finalistes

Les deux rivaux ont livré des discours assez différents. Benoît Hamon est apparu décontracté, se disant «très heureux de poursuivre le débat avec Manuel Valls, projet de société contre projet de société». Il a tenu à rendre hommage à Arnaud Montebourg et l'a chaleureusement remercié pour ce soutien qui pourrait être décisif pour le second tour. Devant un parterre de militants assez jeunes et pour le moins enthousiastes, il a surtout appelé à «amplifier la mobilisation» pour le second tour. 

Affirmant être «un combattant» représentant «la gauche forte», Manuel Valls, lui, s'est fait plus incisif. Précisant qu'il «ne s'agissait pas de choisir le candidat de la gauche mais le futur président» il a clairement tenté de présidentialiser le débat et mobiliser au-delà du périmètre habituel du PS. «Le choix qui est le vôtre est très clair : soit la défaite assurée, soit la victoire possible», a-t-il ajouté, adressant une pique assez frontale à Benoît Hamon. De son côté, Benoît Hamon a réagi aux propos de Manuel Valls, les qualifiant de «vieille politique». 

Alors que le candidat du Parti socialiste, quel que soit son nom, est donné largement battu dès le premier tour de la présidentielle d'avril prochain, l'ampleur de la tâche qui attendra le gagnant est conséquente. Il lui faudra rassembler une famille politique en proie aux divisions, et au sein de laquelle le second tour des primaires risque d'accroître encore les tensions.