France

Round 2 ? Manuel Valls va rencontrer le gifleur de Lamballe pour «comprendre»

Peut-être inspiré par le geste de l’ancien pape Jean-Paul II qui avait rencontré et pardonné l’homme qui avait tenté de l’assassiner, l'ex-Premier ministre français s’entretiendra avec le jeune homme qui lui a asséné une légère, mais célèbre gifle.

«Il y a une demande de me rencontrer. Je le ferai, après cette campagne» de la primaire socialiste, a déclaré Manuel Valls sur la chaîne télévisée BFMTV et la radio RMC, expliquant vouloir essayer «de comprendre» le geste du jeune Breton, qui l’a giflé le 17 janvier lors d’un déplacement de campagne.

Alors que ce dernier a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à 105 heures de travail d'intérêt général, au terme d’une comparution immédiate le 18 janvier, l’ex-Premier ministre a assuré qu’il souhaitait «essayer, jamais d'excuser, mais de comprendre. Comprendre comment un jeune garçon peut basculer ainsi dans une forme de violence, même si je ne veux pas l'exagérer».

«C'est important qu'un acte, un acte violent, un mot, un mot raciste, un acte antisémite, antichrétien, antimusulman, un acte contre la République, soit sanctionné. Je crois à la règle», a poursuivi Manuel Valls, avant de marteler : «Faut pas laisser cette violence !»

Il a par ailleurs souligné que la justice ne pratiquait pas, à son sens, le «deux poids deux mesures», comme l’avait laissé entendre le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, qui avait déclaré après la condamnation du jeune Nolan L. : «Il y a parfois une justice accélérée pour certains […] On le voit aussi pour les militants de la CGT, qui passent toutes les semaines devant des tribunaux pour des affaires soi-disant de violences.»

La volonté de Manuel Valls de rencontrer le gifleur n’est pas sans rappeler (toute proportion gardée, évidemment) la rencontre, en 1983, entre le défunt pape Jean-Paul II et Mehmet Ali Agça, qui avait tenté de l’assassiner deux ans plus tôt à Rome. Le souverain pontife avait alors accordé son pardon à son agresseur. On ignore s’il en sera de même pour la rencontre entre le candidat à la présidentielle et le jeune homme.