France

Polanski aux César : des féministes expriment leur «nausée» et appellent à manifester

L'association Osez le Féminisme a exprimé sa «colère» en réaction au choix du réalisateur franco-polonais Roman Polanski pour présider la 42e cérémonie des César, appelant à un rassemblement de protestation le 24 février.

«Indépendamment de la qualité de la filmographie de Roman Polanski, on ne peut pas passer sous silence le fait que depuis 40 ans il échappe à la justice américaine», a déclaré à l'AFP Claire Serre Combe, porte-parole d'Osez le féminisme. L'association appelle à un rassemblement le 24 février à 18h30, devant la salle Pleyel à Paris où se tiendra la remise des prix.

«Quelques semaines après l'affaire David Hamilton, et alors qu'est menée une réflexion sur les délais de prescription pénale pour les victimes de violences sexuelles [...], la désignation de Roman Polanski est un pied de nez indigne fait aux nombreuses victimes de viols et d'agressions sexuelles», a estimé l'association dans un communiqué intitulé «Nous avons la nausée».

Elle a regretté la «tolérance sociale qui existe encore au sujet du viol en France». 

«Il y a certainement d'autres personnes tout aussi talentueuses que Roman Polanski, pourquoi pas des femmes, pour présider cette cérémonie», a estimé Claire Serre Combe.

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La pétition d'Osez le féminisme «pour la destitution de Roman Polanski comme président des César» avait recueilli jeudi en début d'après-midi près de 7 000 signatures, dont celle de la féministe Caroline De Haas.

Interrogée sur franceinfo, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti a en revanche estimé que ce choix était «la liberté absolue de l'Académie des César», et a souhaité «qu’on laisse [Roman Polanski] présider cette cérémonie». «C'est quelque chose qui s'est passé il y a 40 ans. On ne peut pas à chaque fois relancer cette affaire», a-t-elle ajouté. 

Le réalisateur de Tess, du Pianiste, Rosemary's Baby ou Chinatown est poursuivi depuis 40 ans par la justice américaine pour le viol présumé d'une mineure en 1977. Roman Polanski peut se rendre en France ainsi qu'en Pologne (ces deux pays refusant d'extrader leurs ressortissants), il reste l'objet d'une «notice rouge» sur les personnes recherchées, délivrée par Interpol à la demande des autorités américaines.

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