France

«C'est moi le candidat» : quand François Fillon recadre les sarkozystes récalcitrants

Alors que Laurent Wauquiez et Christian Estrosi s'étaient permis de formuler des critiques contre le programme du candidat des Républicains, ce dernier a réagi en mettant en avant sa légitimité face aux egos.

«Chacun pense ce qu'il veut. Moi, je trace ma route. C'est moi le candidat à l'élection présidentielle». C'est par ces mots on ne peut plus directs que François Fillon a tenu à recadrer les sarkozystes lors d'une visite le 11 janvier à Cannes. «La présidentielle, ce n'est pas l'élection d'un parti. Pas non plus une élection qui se négocie avec les parlementaires», a-t-il ajouté. 

Le jour-même, en effet, Laurent Wauquiez et Christian Estrosi, proches de l'ancien président, avaient émis de fortes réserves quant au programme du candidat des Républicains. Laurent Wauquiez, interrogé au micro de RTL, avait appelé François Fillon a intégrer la défiscalisation des heures supplémentaires à son programme, estimant que ce dernier pouvait «être amélioré». Dans la foulée, Christian Estrosi est monté au créneau : «On ne gagnera pas sans s'adresser aux millions de Français délaissés. Le mot social n'est pas une grossièreté. En laisser le monopole à d'autres serait courir à notre perte», a-t-il déclaré. Le maire de Nice est même allé jusqu'à préciser : «Je ne suis pas filloniste.»

Un peu plus tôt, le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, avait effectué une première mise au point en prévenant : «Arrêtons ces polémiques stériles. Le collectif, ça compte. Dans un pays qui va si mal, je crois que les Français n'attendent pas les egos des hommes politiques et les aigreurs sur les plateaux TV.»

Si les critiques de son programme social pleuvent à gauche depuis sa victoire surprise à la primaire de la droite en novembre, c'est la première fois que François Fillon est attaqué frontalement par des membres de sa propre formation politique. Accusé d'être trop libéral, il doit également faire face à la popularité croissante d'Emmanuel Macron, qui pourrait bien capter une partie de son électorat

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